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Histoire de folles rumeurs. La rumeur des tatouages imbibés de LSD pour enfants

Panique dans les cours de récréation des écoles françaises à la fin des années 1980, à la suite d'une rumeur de drogue présente sur les décalcomanies à mettre sur la peau.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un enfant se colle un tatouage sur le bras. (MAXPPP)

Nous sommes en avril 1988, des curieux tracts commencent à circuler à Nice. Des tatouages pour enfants, des tatouages sciemment imprégnés de LSD. Dans le doute – et c’est ce qui est important ici – les parents diffusent largement le tract ou simplement l’information qu’il contient. Comme dans une chaîne d’amitié, on le fait pour le bien et comme il s’agit de la santé des enfants, celui qui la propage se dit que si elle est vraie, il aura sauvé des enfants et que si elle est fausse, ce n’est pas si grave finalement. Et c’est ainsi que la psychose s’empare de la ville et de ses écoles. D’autant que les enseignants eux-mêmes – l’autorité donc – imitent les parents.

On mesure la puissance d’une rumeur à sa survie face aux démentis officiels. Ici, très tôt, une dépêche AFP du 4 juin évoque le caractère fallacieux de cette histoire de tatouages au LSD, puis en juillet, c’est au tour du ministère de l’Éducation nationale d’en faire de même. Des menaces de poursuite à l’encontre de ceux qui diffuseraient le tract sont agitées.

La rumeur fait le tour du monde

Rien n’y fait. Si le sud de la France s’en détourne, à l’occasion de la rentrée des classes c’est désormais le Nord de la France qui est touché, avant l’outre-mer au début de l’année 1989. Cette rumeur, elle va ressurgir ça et là, on en retrouve encore des traces dans les collèges dans les années 2000. Mais d’où vient-elle cette rumeur ? Tout remonte à 1980 quand la police découvre dans le New Jersey des buvards imprégnés de LSD. Sur ces buvards, sont imprimées des têtes de Mickey, ce qui est assez habituel en fait et qui indique la provenance de ces doses de LSD. Et dès l’époque, un tract : “Attention, les enfants sont susceptibles de prendre ce type de dessin pour un tatouage”. 

Voilà l’étincelle. Le tract réapparaît, plus précis et angoissant en 1987, et arrive au Québec où il est traduit en Français, possible origine de la psychose qui touchera la France l’année suivante.

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