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1939: en quelques semaines, près de 500.000 réfugiés espagnols affluent en France

La victoire totale de Franco déclenche une vague de réfugiés sans précédent en Europe. En quelques semaines, près de 500.000 Espagnols passent les Pyrénées. Impréparée et largement défiante, la France ne leur ouvre pas vraiment les bras.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour au début du mois de mars 1939, les nationalistes espagnols célèbrent leur triomphe total à Madrid. Au même moment et depuis plusieurs semaines déjà, des dizaines, des centaines de milliers d’Espagnols, des Républicains fuient les représailles terribles menées par les armées franquistes. Aucune amnistie n'est envisagée pour les anciens combattants républicains qui n’ont le choix qu’entre la mort et l’exode.

Ils seront près de 500.000 à traverser les Pyrénées au début de l’année 1939, dans le froid de l’hiver. Des combattants bien sûr, à qui on a longtemps empêché l’accès en France, si besoin est par la force, mais aussi des familles, des enfants.

Les témoignages sont bouleversants à l’image de cette réfugiée espagnole qui a quitté son pays à l’âge de neuf ans:

"Toujours ne passe cette frontière. Je ferme les yeux. Je vois tout ce panorama qui nous a suivi, qui nous suivra jusqu'à la mort. Moi dans mes bras, j'avais une enfant de cinq semaines..."

 

Quasiment rien n’est prévu en France où on est surpris par le nombre de réfugiés. Imaginez que le seul département des Pyrénées-Orientales dont la population compte un peu moins de 240.000 habitants, reçoit 264.000 réfugiés!

A la hâte des  "camps de concentration", c’est ainsi qu’on les appelle, sont érigés sur les plages de Saint-Cyprien, de Barcarès et d'Argelès.

Bientôt, les femmes, les enfants et les vieillards seront envoyés dans des centres d’accueil plus humains à l’intérieur du pays. Mais pendant plusieurs semaines, les gens sont parqués derrière des barbelés. Il n’y a pas de cantine, pas de Croix-Rouge, on lance aux réfugiés du pain au-dessus des barbelés et ils boivent de l’eau de la mer.

La défiance est grande envers ces réfugiés dépeints dans la presse de droite et d’extrême droite comme de la canaille marxiste.

Bientôt, nombre d’entre eux rejoindront bientôt les rangs de la résistance contre l’occupation nazie et le régime de Vichy.

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