1954 : la gastronomie devient un spectacle médiatique
Les débuts chaotiques de la gastronomie à la télévision : "Les Recettes de Monsieur X"
En 1954, si en allumant la télévision, les spectateurs étaient pris d'envie d'y trouver des idées de recettes pour le réveillon, c'est sur Georges Adet en costume sous son tablier qu'ils tombaient, devisant sur les différentes catégories d'oeufs.Les recettes de Monsieur X, à l'antenne entre 1953 à 1954, c'est l'invention de la cuisine à la télévision et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on s'y ennuie profondément. Le comédien (cuisinier amateur) radote sur les aliments et fait très très lentement la cuisine. Et il n'ya pas que notre oreille de 2014, habitué au truculent Laurent Mariotte, qui s'y ennuie. Les spectateurs de 1954 s'en détournent eux aussi. De moins en moins suivie, l'émission change d'horaire, passant de 19h30, heure de grande écoute à 18h30. En septembre 1954, un téléspectateur écrit même à la RTF pour se plaindre:
"J'ai dû subir pendant plusieurs minutes le spectacle du roulage de 24 sardines dans la farine"
L'ère Raymond Oliver / Catherine Langeais
En novembre 1954, chance inouïe, une grève se déclenche à la RTF ! Une chance car elle permet enfin de remplacer Adet par un vrai cuisinier, le haut en couleur Chef du Grand Véfour qui vient d'accrocher une troisième étoile : Raymond Oliver.
Avec sa complice Catherine Langeais (sont-ils amoureux ? se demandent les téléspectateurs), ils règnent en duo sur la gastronomie médiatique jusqu'en mai 1968, victimes du renouvellement des visages à la télévision. Jusqu'en 1976, il n'y aura plus d'émissions gastronomiques à la télévision, signe du vide laissé par "Art et Magie de la Cuisine".
Un vide aujourd'hui rempli à ras bord par des recettes, des conseils et des jeux télévisés.
Jour de réveillon oblige, il y aura sans doute des embouteillages devant les fourneaux aujourd'hui. En partie grâce à la télévision et à la radio. En 60 ans, d'une nécessité, la cuisine est devenue de plus en plus un plaisir et un loisir.
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