Cet article date de plus de huit ans.

1978: en Corse, Giscard rejette l'autonomie au nom du respect du suffrage universel

En juin 1978, Valéry Giscard d'Estaing vient en Corse affirmer l'autorité de l’État et rejeter la violence des autonomistes.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour ce matin le 5 mai 1976. Sur TF1, un jeune journaliste, Michel Denizot, annonce la naissance d’un mouvement nationaliste né dans le fracas de ce qu’on appelait déjà "Une nuit bleue".

"A Marseille, la nuit dernière, un attentat non revendiqué a endommagé la porte d'entrée du Palais de Justice, mais c'est surtout en Corse que les explosifs ont fait des dégâts.  C'est un triste record, il y a eu 16 attentats dans l'île et tous ces attentats viennent d'être revendiqués en fin de matinée par un nouveau mouvement clandestin, le Front national de libération."

Son nom est en réalité le Front de Libération National Corse, le FLNC. Il vient de naître, dix mois après le drame d’Aléria, où une cave viticole occupée par des autonomistes Corses qui dénonçaient les escroqueries de son patron pieds noirs, et plus largement les conditions d’installations des rapatriés d’Afrique du Nord, avaient été délogés par plus de 1.000 gendarmes, conduisant à la mort de deux d'entre eux.

La visite en Corse de Valéry Giscard d’Estaing devient nécessaire. Elle se fait en juin 1978 dans un climat on l’imagine très tendu. Une visite exceptionnelle de trois jours. Une visite dans toute la Corse à la rencontre de tous les Corses.

Il est ici à Bastia le 9 juin 1978.

"Lorsque le suffrage s'exprime démocratiquement, au terme d'une consultation libre et intense, il est la seule expression légitime de leur aspiration. Sur ce point, à mes yeux les choses sont claires. On ne récuse par le suffrage universel, on ne joue pas à cache-cache avec la libre expression de la volonté des citoyens."

Dépositaire de la légalité, Giscard rejette évidemment la violence et en appelle au respect du suffrage universel. Il faut dire que les élections législatives de mars 1978 viennent de conforter le pouvoir en place. Les quatre députés corses sont de droite.

Mais que faire lorsque le suffrage universel porte au pouvoir des autonomistes ? C’est l’équation à beaucoup d’inconnues que l’Etat doit aujourd’hui résoudre…

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.