Histoires d'info. 2002, l'année du déclic pour Roger Federer
À 37 ans, le Suisse Roger Federer continue de pratiquer un tennis plein de maîtrise et de dominer le circuit ATP. Ayant gagné près de 100 titres dans sa carrière, "le prodige bâlois", comme il était surnommé en 2001, n'a pas toujours affiché une telle sérénité dans son jeu.
Il est peut-être le plus grand joueur de l’histoire par son palmarès mais aussi par sa longévité. En février, le Suisse Roger Federer est devenu, à 36 ans et six mois, le joueur le plus âgé à occuper la place de numéro un mondial, depuis la création du classement ATP, il y a 45 ans. Comment parlait-on de Roger Federer au début de sa carrière ? Voyait-on déjà poindre l’immense champion qu’il allait devenir ?
Un surdoué qui "n'aime pas être accroché"
Un premier élément de réponse remonte à avril 2001 lors des quarts de finale de Coupe Davis opposant la France à la Suisse, à Neuchâtel. Roger Federer n’a alors que 19 ans et a remporté, deux mois plus tôt, le premier tournoi de sa carrière à Milan.
Il est alors un espoir du tennis mondial et la voix du tennis sur franceinfo, Fabrice Abgral, décrit les forces et les faiblesses du jeune joueur suisse qui est sur le court face à Arnaud Clément : "On peut faire confiance à Arnaud Clément pour qu'il apporte à la France ce point décisif, c'est un véritable joueur de Coupe Davis, il le prouve chaque jour, il en a l'état d'esprit, c'est un battant. En face il y a Roger Federer. La victoire en double l'a complètement relancé moralement, il a tout un peuple derrière lui aussi. C'est un surdoué du tennis, certains le comparent même à Pete Sampras. Mais il a une petite faiblesse tout de même Roger Federer, c'est le mental. Il est fragile, il n'aime pas être accroché, il n'aime pas être agressé et avec Clément il est mal tombé, car Arnaud Clément est l'archétype même du joueur accrocheur."
Un drame et le début d'un règne
Roger Federer était vu comme un futur Pete Sempras à condition qu’il améliore son mental. Il arrivait au Suisse d'hurler, de pleurer et même de casser ses raquettes sur les courts. La suite aura prouvé que la comparaison avec le joueur américain n’était pas une lubie de journaliste. Celui qu’on appelait "le prodige bâlois" va battre Arnaud Clément ce jour-là bien que le déclic n’arrive que l’année suivante.
À l’été 2002, un drame frappe Roger Federer : son premier entraîneur, celui de son enfance et de son adolescence, Peter Carter, meurt dans un accident de voiture. Ce drame affecte très profondément Federer. Tous ses proches assistent à son incroyable mue. Le sale môme devient un adulte responsable et affiche une grande maturité, capable des plus grands sacrifices pour atteindre ses objectifs. C'est en larme que Roger Federer remporte en 2003 son premier Wimbledon, qu'il dédiera à Peter Carter.
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