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Histoires d'info. Avant Donald Trump et Stormy Daniels, ces scandales politico-sexuels aux Etats-Unis

Les scandales sexuels impliquant des politiques sont monnaie courante aux Etats-Unis. Donald Trump saura-t-il en tirer les leçons ?

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gennifer Flowers révèle qu'elle a eu une liaison adultère avec Bill Clinto, un des candidats à l'élection présidentielle américaine, en janvier 1992. (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Une star du porno affirme avoir eu une relation sexuelle avec celui qui n'était pas encore le président des Etats-Unis, Donald Trump, en juillet 2006. Ce n'est pas la première fois que les politiques américains sont éclaboussés par ce genre de scandale. 

"Le pouvoir est l’aphrodisiaque ultime" avait dit Henry Kissinger au début des années 1970. Lui, le conseiller diplomatique de Richard Nixon, voulait dire que le pouvoir attirait les femmes, et de fait, l’Histoire présidentielle américaine, avec un grand "H", est encombrée d’histoires, avec un petit "h". Mais longtemps le public n’a jamais rien su. Plus largement, le grand public ignorait tout du corps présidentiel, de sa sexualité mais aussi de ses maladies. Il y avait comme un halo de secret qui entourait le président, mélange de respect pour la vie privée et de bonne entente avec les reporters.

Transparence et vie privée

Tout va changer dans les années 1970 et 1980. Le secret n’a rien de bon, c’est en tout cas ce que prouve le scandale du Watergate qui pousse Nixon à la démission, en 1974. Dans la foulée s'impose une demande sociale de transparence. Une transparence qui va s’élargir progressivement à la vie intime des présidents ou des candidats à la présidence. Et qui va faire une première victime en 1987.

Gary Hart, candidat à l'investiture du parti démocrate pour la présidentielle de 1988, est éliminé de la course après la publication d’une photo le représentant avec sa maîtresse sur les genoux. Ce qu’on lui a surtout reproché, c’est d’avoir menti.

Quatre ans plus tard, c’est un autre candidat démocrate qui est atteint par une affaire similaire. Janvier 1992, une belle blonde se présente devant les journalistes : "J'ai été la maîtresse de Bill Clinton pendant 12 ans." Là encore, dénégation et, en fait, mensonges de Clinton, bien épaulé par Hillary, Bill ayant eu une relation avec Gennifer Flowers.

Mensonge et contrition

Bill Clinton devient néanmoins président. D’abord parce que le mensonge n’a été avéré que bien plus tard, une fois Clinton à la Maison Blanche. Et aussi parce que Clinton avait un truc que Gary Hart ou que Donald Trump n’avaient pas et qui lui servira à nouveau pendant la célèbre affaire Lewinsky : au-delà de la dénégation commune à tous, Clinton a toujours eu un certain talent pour s’excuser du mal qu’il a pu faire, à déclencher une forme d’empathie chez ceux qui l’écoutent.

Donald Trump s’excusera-t-il pour le mal qu’il a pu faire à Melania ? On peut en douter dans la mesure où il semble incapable de reconnaître ses erreurs. Et pourtant, c’est bien là, et sans évoquer les suites légales à cette affaire, que réside son salut.

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