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Histoires d'info. Depuis 1949, le régime chinois plie pour ne pas rompre face aux mutations du monde

Le Parti communiste chinois a ouvert son 19e congrés ce mercredi. Ce régime survit depuis plusieurs décennies.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Monument représentant Deng Xiaoping, secrétaire général du Parti communiste, à Pékin (Chine). (MAXPPP)

Alors que s'ouvre mercredi 18 octobre le 19e congrés du Parti Communiste chinois à Pékin, il est utile de replonger dans le passé pour comprendre comment ce parti a évolué. "Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape la souris, c’est un bon chat." Cette phrase prononcée par Deng Xiaoping, qui avait été fortement critiquée en 1960, est un slogan qui permet de comprendre comment la Chine communiste a pu tenir depuis 1949, comment elle a pu résister à la grande vague qui a emporté les régimes communistes les uns après les autres au début des années 1990. Il a résisté parce qu’il a su s’adapter. Il a su plier pour ne pas rompre, tout en maintenant une main de fer sur le cou des opposants politiques.

Une adaptation géopolitique

Le schisme avec l’URSS au début des années 1960 avait laissé la Chine dans une situation délicate, renforcée par les incidents frontaliers entre les deux pays communistes en 1969. C’est dans ce contexte que la Chine va opérer une évolution stratégique inattendue qui portera ses fruits quelques années plus tard. France Inter, février 1972 : "11h30 ce matin à Pékin, pour la première fois dans l'histoire de la Chine communiste, un président des Etats-Unis foule le sol chinois et d'emblée cette rencontre du siècle comme on l'appelle a bousculé tous les programmes alors que rien ne le laissait prévoir, le président Nixon a rencontré dès ce matin le président Mao Zedong."

La Chine n’a cessé de nouer des alliances stratégiques pour ne pas être isolée. On est à la fin de cette même décennie 1970. Le pragmatique Deng Xiaoping est désormais à la tête de la République populaire de Chine. C’est l’heure de l’ouverture et de la modernisation de l’économie chinoise. Un extrait du  journal de 13 heures deTF1 en  juillet 1979 :

"La Chine n'a pas renoncé à la coopération avec l'Occident, bien au contraire. Dans le cadre du réajustement économique intervenu cette année, la Chine s'ouvre aux capitaux étrangers. (...) Ainsi la Chine devient le premier pays socialiste à reconnaître de nouveau les avantages de la propriété privée. Les occidentaux qui ont investi en Chine pourront même rapatrier leurs bénéfices. Déjà les Allemands font leur propre publicité à la télévision de Pékin."

Une ouverture partielle et maîtrisée

Il s'agit d'une ouverture limitée à certains secteurs et à certains territoires, d’abord littoraux, histoire de garder la main et d’éviter que l’Occident n’envahisse par sa culture et ses produits la Chine. Une ouverture maîtrisée et au bon moment, contrairement à celle que tentera l’URSS au milieu des années 1980.


Troisième élément, le régime a résisté grâce à un appareil répressif puissant et qui l’est de plus en plus depuis 2012, tout en envoyant une image plus positive dans le reste du monde, avec par exemple la diplomatie du Panda ou depuis l’élection de Trump une défense la main sur le cœur du multilatéralisme. Bref, une stratégie fine, qui s’adapte aux différents enjeux. Une nouvelle preuve du pragmatisme. Comme le disent les Chinois : "Traverser la rivière en tâtonnant pierre à pierre" plutôt que de penser à construire un pont qui ne verra peut-être jamais le jour.

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