Cet article date de plus de six ans.

Histoires d'info. En 1974, l'histoire de Notre-Dame-des-Landes débutait

Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été abandonné, mercredi, par le gouvernement d'Edouard Philippe. C'est la fin d'une longue histoire qui avait débuté en 1974.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Protestation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le 13 septembre 1974. (MAXPPP)

L'histoire de l'éventuel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est une longue histoire politique, économique et citoyenne. L'émission Histoire d'info est revenue en trois dates, mercredi 17 janvier, sur cette aventure qui a pris fin avec la décision du gouvernement dirigé par Edouard Philippe, soit plus de 50 ans après le début du projet.

1974 : création d'une zone d'aménagement différé

Un fonctionnaire "a calculé, par un certain nombre de procédés sur lesquels nous ne nous étendrons pas, que la situation de l'aérodrome de Notre-Dame-des-Landes était relativement proche de ce que l'on peut appeler le centre de gravité de l'ensemble des grandes villes de l'Ouest". C'est la création d'une zone d’aménagement différé (ZAD) de 1 225 hectares, en 1974, par l'État. Cette décision entraîne le gel de toute urbanisation ainsi que la préemption progressive des terres par le conseil général pendant vingt ans.

Les premières voix s’élèvent alors contre ce projet décidé sur de très bonnes terres agricoles, mais l’horizon est clair : un aéroport international d’ici à 1985 doit voir le jour. L'objectif est de développer l’ouest de la France et d'en faire, selon l’expression employée à l’époque : "La Ruhr du XXIe siècle." Il faut dire qu’à l’époque, on imagine voir l’aéroport accueillir le Concorde.

1989 : l'étude de faisabilité

Les grands élus régionaux et surtout les cercles économiques de Bretagne relancent le projet. Les CCI de Nantes et de Rennes poussent à fond le projet, même si on a conscience qu’il faudra être patient, le temps de convaincre tous les acteurs, et notamment l’État. "Je crois qu'il y a un quiproquo sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l'étude qui est en cours est une étude de faisabilité sur la date la plus opportune à laquelle devra être crée cet aéroport qui en tout état de cause ne saurait voir le jour avant 2015 - 2020", lance le président de la CCI de Rennes, à l'époque.

2000 : l'État s'engage

Lionel Jospin, alors Premier ministre, déclare que "les principaux aéroports régionaux seront développés dans le respect des contraintes environnementales parce qu'ils constituent un véritable atout d'aménagement du territoire et de développement économique. Et donc, les futures capacités du futur aéroport de Nantes, Notre-Dame-des-Landes, seront adaptés à sa vocation de plate-forme d'échanges entre l'Ouest et les autres pôles,notamment européens."

Tout s’accélère ensuite. Après un débat public, le projet est validé par un arrêté ministériel en 2003. Cinq années plus tard, la déclaration d’intérêt publique est signée. L’aéroport doit voir le jour en 2017 après l’accord signé avec Vinci en 2010.
Mais dans le même temps, les oppositions grondent. Dès 2000, l’Association citoyenne des populations concernées par le projet d’aéroport (Acipa) se crée. En 2006, des opposants à l'implantation d'un nouvel aéroport réalisent une chaîne humaine pour écrire : "Aéroport Non !", dans un champ de Notre-Dame-des-Landes. À partir de 2009, l’occupation du site commence.


 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.