Cet article date de plus de six ans.

Histoires d'info. "France is back" : petite histoire d'une formule reprise par Emmanuel Macron à Davos

Le président de la République, Emmanuel Macron, n'a pas le monopole de la formule. Que ce soit en France ou à l'étranger, il n'est pas le premier à clamer que son pays était de retour.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ronald Reagan, président des USA, à la Convention des Républicains, à Dallas (Texas), le 23 août 1984. (UPI)

C’est une formule dont Emmanuel Macron commence à avoir le secret. Une formule qui claque, en français et en anglais, c’est d’ailleurs en anglais qu’il l’a assénée mercredi 24 janvier à Davos : "So, ladies and gentlemen, my first message is that France is back."

Immédiatement, et sans trop y croire, nous avons plongé plongé dans nos mémoires et dans les archives de l’INA pour trouver d’autres présidents qui auraient usé de cette formule. Comme prévu et comme craint, la pêche a été modeste.

Jacques Chirac (1997) : "La France est de retour sur le continent sud-américain qu'elle avait peut-être trop délaissé."

Nicolas Sarkozy (2008) : "Par ce succès, car c'est un succès, la France est de retour en Europe."

Jacques Chirac l’a employée en 1997, Nicolas Sarkozy en 2008. En somme, un rythme décennal, même si deux retours de moindre ampleur. Puisque, dans la bouche d’Emmanuel Macron, il s’agit d’un retour de la France sans cadre géographique. Un retour dans le monde, comme si la France avait disparu.

1984, Reagan sonne le retour des Etats-Unis

Cette formule, prise dans un sens très large, au point qu’on ne peut la comprendre dans le détail, nous vient en fait des Etats-Unis, comme pas mal des formules d’Emmanuel Macron. C’était en 1984. Ronald Reagan prononçait son discours sur l’état de l’Union et engageait sa campagne pour sa réélection  : "America is back !" Cette phrase deviendra son slogan en 1984.

Mais il y a une différence fondamentale avec le "France is Back" d’Emmanuel Macron. Reagan s’appuie, à tort ou à raison, sur son bilan à la Maison Blanche, là où Emmanuel Macron qui n’a évidemment pas encore de bilan est davantage dans l’incantation. On est ici en pleine performativité, c’est-à-dire que la chose énoncée se réalise quand elle est formulée.

C’est en tout cas le souhait d’Emmanuel Macron qui en martelant cette phrase veut la rendre vraie dans l’esprit des Français, des partenaires de la France et peut-être plus encore des décideurs économiques réunis à Davos.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.