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Histoires d'Info. Charles de Gaulle, en 1969 : "Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République"

Retour perdant pour Nicolas Sarkozy qui ne retrouvera pas l'Elysée. Il a été éliminé dès le premier tour de la primaire à droite avec 20,6%. C'est un grand revers pour l'ancien président de la République qui a donc décidé de se consacrer à sa famille. Voici d'autres exemples d'au revoir.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La Général de Gaulle à l'Elysée à Paris, le 1er février 1969 (AFP)

Nicolas Sarkozy, arrivé troisième à la primaire de la droite ne sera pas en course pour l'Elysée. Il a dit dimanche 20 novembre qu'il prendrait ses distances avec "les passions publiques" de la politique. Un président qui s’en va, qui quitte la vie politique, voilà un événement important et rare.

L'au revoir de VGE

Paradoxalement, le plus célèbre de ces moments, qu’on a entendu et vu des milliers de fois, et un "au revoir", et non un adieu à la vie politique. Valéry Giscard d'Estaing n’a alors que 55 ans et compte bien revenir rapidement aux affaires. Il reviendra d’ailleurs, dès mars 1982, en repartant de la base puisqu’il se fait élire conseiller général du Puy-de-Dôme à Chamallières.


Giscard - Au Revoir par jmmoa

Le communiqué du Général

Le premier vrai adieu est celui du général De Gaulle qui, en 1969, avait annoncé qu’il quitterait le pouvoir si les Français votaient non au référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation. Mais De Gaulle, qui aimait parler aux Français, se contentera d’un laconique communiqué envoyé depuis Colombey-les-deux-Eglises, dans la nuit, une fois le résultat connu : "Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi." Pas de pathos, pas d’emphase. Et De Gaulle ne prendra plus jamais la parole.

Les "forces de l'esprit" de Mitterrand

Le moment d’adieu peut-être le plus fort : le 31 décembre 1994, François Mitterrand présent ses derniers vœux en tant que président. C'est un homme très malade : "L'an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Là où je serai, je l'écouterai. Le cœur plein de reconnaissance pour le peuple français, qui m'aura si longtemps confié son destin. Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas. Bonne année, mes chers compatriotes. Bonne année, et longue vie ".

Le "lien" de Chirac

Jacques Chirac se projette, lui, dans l’avenir, au moment où il prononce ses adieux en tant que président. Il les prononce juste avant de quitter effectivement l’Elysée, le 15 mai 2007, la veille de la passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy. Il y parle beaucoup de la France mais, à un moment, il passe du "nous" au "je" : "Ce soir, je veux vous dire le très grand honneur que j'ai eu à vous servir. Je veux vous dire la force du lien qui, du plus profond de mon cœur, m'unit à chacune et à chacun d'entre vous. Ce lien, c'est celui du respect. C'est celui de l'admiration. C'est celui de l'affection. "

"L'engagement différent" de Sarkozy

Nicolas Sarkozy avait déjà fait ses adieux, c’était en 2012, le soir de sa défaite au second tour de la présidentielle, face à François Hollande : "Après cinq ans à la tête de l'Etat, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent. Mais les épreuves, les joies, les peines ont tissé entre nous des liens que le temps de distendra jamais. Plus que jamais, j'ai l'amour de notre pays inscrit au plus profond de mon cœur."

Mitterrand, Chirac et Sarkozy, dimanche soir, parlent de leur relation aux Français. Ce n’est pas qu’un artifice de communication. Il y a toujours un lien particulier et fort entre le président et les Français. On parle souvent des années Mitterrand, des années Sarkozy et bientôt des années Hollande. Et c’est peut-être pour cela que les adieux nous touchent, parce qu’ils ferment une période de leur vie, mais aussi et peut-être surtout de la nôtre.

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