Histoires d'Info. L'attentat des Champs-Elysées va-t-il bouleverser l'élection ? Ce que dit l'histoire... ou pas
La France a été à nouveau frappée par le terrorisme jeudi, trois jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, Une attaque au coeur de l'actualité médiatique qui pourrait peser sur les résultats du scrutin.
Trois jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, jeudi 21 avril, la France est à nouveau frappée par le terrorisme. Une attaque au coeur de l'actualité médiatique de ce dernier jour de campagne qui pourrait peser sur les résultats du scrutin.
L'analogie avec l'attentat de Madrid, en 2004
Tous les jours nous cherchons à éclairer l’actualité par l’histoire, à mettre en perspective ce flot continu d’information par le passé. Si proche du vote, il n’y a pas d’attentat de cette nature en France. Nous avons donc focalisé notre attention de l’autre côté des Pyrénées, en Espagne, le 11 mars 2004. Un journaliste de France Inter : "Attentats en gare de Madrid, édition spéciale du 13-14 de France Inter. Quatre bombes explosent à quelques minutes d'intervalle ce matin, le dernier bilan communiqué fait état de 173 morts. Le gouvernement espagnol pointe l'ETA mais la piste Al-Qaïda est également évoquée. Un drame qui survient trois jours avant les législatives en Espagne. Les partis politiques suspendent la campagne électorale, José María Aznar demande à tous les Espagnols de se rassembler ce soir."
C’est bien Al-Qaïda qui perpétra ces attaques pour peser sur l’élection et favoriser l’arrivée au pouvoir d'une majorité hostile à la présence des troupes espagnoles en Irak. Mais plus que l’attentat, peut-être, c’est le mensonge du gouvernement conservateur de José María Aznar, qui persista à faire croire à un attentat de l'ETA basque pour ne pas voir sa politique extérieure mise en cause, qui a scellé le sort de l'élection, et validé l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle majorité socialiste. À peine quelques jours plus tard, l'une des premières décisions du nouveau président du gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero sera d'ailleurs d'annoncer le retrait de l'Espagne de la coalition militaire en Irak.
L’ampleur de l’attentat et le mensonge du pouvoir : voilà deux différences majeures avec la situation française. Il y a tout de même un point commun, la volonté des terroristes de peser sur l’élection.
Le cas Paul Voise, le 19 avril 2002
Si l’on revient en France, on reparle beaucoup depuis ce matin de l'affaire Paul Voise, dit "papy Voise". On est là encore à quelques jours du vote, le vendredi 19 avril 2002, sur TF1 : "Un autre fait divers inquiétant, à Orléans. C'est un septuagénaire qui a été agressé par deux jeunes qui voulaient lui prendre de l'argent. Ayant refusé de se faire racketter, sa maison a été incendiée, lui-même a été roué de coups. Cela s'est passé dans le quartier défavorisé de l'Argonne."
À l'image de ce sujet du 20 heures de TF1, tous les médias s'emparent de ce fait divers le lendemain, veille du premier tour. Même si personne ne peut l'affirmer, on a largement supposé que cet événement mettant en avant l'insécurité, l'un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle de 2002, avait propulsé Jean-Marie Le Pen au second tour au détriment de Lionel Jospin. Cependant, outre la nature de l'événement, la différence fondamentale entre ce fait divers et l'attaque terroriste d'hier est que l'affaire Paul Voise avait, à l'époque, été médiatisée le samedi, alors que la campagne officielle venait de se terminer. Par conséquent les politiques ne purent s'en emparer pour l'instrumentaliser. Là, il reste malheureusement une longue journée pour le faire.
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