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Histoires d'info. La neige, ou comment les journalistes dramatisent l'actualité

Alors que la neige a touché le nord de la France dans la nuit de mardi à mercredi et notamment l’Île-de-France, deux mots sont revenus dans le vocabulaire des journalistes. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des "naufragés" de la route, près de Paris, après avoir été bloqués plusieurs heures dans la nuit du 7 février. (SAMUEL BOIVIN / AFP)

"Naufagrés", "rescapés de la route" : ces termes s’imposent dans le vocabulaire journalistique, dès que quelques centimètres de neige recouvrent les routes, notamment à proximité des grandes agglomérations.

Le terme "naufrage" d’abord : un terme curieux qui, au sens propre, remonte au début du XVe siècle, et qui signifie uniquement la "perte d'un vaisseau en mer". Les naufragés, à l’image de ceux en mer la Méduse de Géricault, sont donc théoriquement en mer et leur angoisse est de périr noyé.

Le marronnier des "naufragés"

C’est un terme ô combien dramatique que l’on a commencé à utiliser à la télévision et à la radio dans les années 1980 pour qualifier des automobilistes piégés quelques heures par la neige. Mais c’est surtout dans les années 1990 que les naufragés de la route deviennent un véritable marronnier.

Auparavant, la neige à Paris n'était pas rare : c'était même très fréquent dans les années 1940, 1950 et 1960 ! À cette époque, les médias insistent d’abord et avant tout sur le plaisir de retrouver la neige, et l’amusement qu’elle procure.

Dramatisation de l'actualité

On a encore ce genre d’images aujourd’hui mais elles s’accompagnent des images des "naufragés" de la route, qui s’explique bien sûr par l’explosion du nombre de déplacements routiers et par la capacité technique des médias de se rendre facilement sur place.

Mais cette dramatisation de l’enneigement des routes traduit aussi une dramatisation du traitement de l’actualité.    

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