Histoires d'info. Le traitement des animaux, un enjeu sociétal devenu majeur
Abordée depuis des siècles, la question de la souffrance animale continue d'animer les débats. Une prise de conscience collective a permis de faire évoluer le traitement des animaux, loin des négligences à leur égard au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Votée au début du mois de juin, la loi Agriculture et alimentation a déçu des associations, à l’image de L214 qui lutte contre la souffrance animale.
Mais si leur déception est légitime, notamment sur le fait que les caméras dans les abattoirs ne seront pas imposées, ou que les porcelets continueront d’être castrés sans anesthésie, il est évident que la question de la souffrance animale est désormais un enjeu sociétal majeur. Selon un récent sondage, 85% des Français étaient par exemple favorables aux caméras dans les abattoirs. Cette prise de position contraste avec l'avis que pouvaient avoir certains il y a quelques décennies.
Nous sommes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1947, lorsqu'une émission aborde le sujet de la souffrance animale. Il est alors question de se demander si les animaux ont une âme. Et au cours du débat, un psychologue donne un avis que l’on a du mal à entendre 70 ans plus tard : "Je serais porté à croire que nous amplifions beaucoup la souffrance de l'animal. Car la souffrance croît dans la proportion de la conscience. L'animal est moins conscient de sa souffrance que nous-mêmes. Je pourrais rappeler simplement qu'au XVIIe siècle Malebranche battait sa chienne et disait : 'Cela (l'animal) ne sent point'. Nous avons fait quelques progrès depuis Malebranche."
Une reconsidération du traitement des animaux
La référence aux animaux domestiques est intéressante dans la mesure où, bien longtemps, on a distingué les chats et les chiens d’un côté des bœufs ou des poules de l’autre. L’agriculture intensive qui triomphe dans les années 1960 fait peu de cas de la question de la souffrance animale et l'on pense même que l’élevage en batterie serait la modernité !
En 2015, après une prise de conscience progressive de l’opinion publique, l'Assemblée nationale a reconnu que les animaux sont dotés de sensibilités, mais n'a pas, comme le souhaite les associations écologistes, créé un statut spécifique pour les animaux, entre l'homme et l'objet. On reste encore bien loin d’un État comme l’Inde qui vient d’accorder officiellement aux animaux les mêmes droits qu’aux humains.
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