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Histoires d'info. Macron, Balladur, Chirac : dans la lignée des "traîtres"

Mercredi 16 novembre, Emmanuel Macron s'est officiellement déclaré candidat à l'élection présidentielle, doublant ainsi François Hollande qui l'avait lancé en politique. L'ex-ministre n'est pas le premier à trahir son "père".

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 25 août 1976, Jacques Chirac présente la démission de son gouvernement au président de la République Valéry Giscard d'Estaing, à l'Élysée (AFP)

L’histoire politique est remplie de trahisons. Un constat qui s'applique particulièrement à la vie politique française, comme vient le rappeler la candidature d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017... lui que François Hollande avait propulsé sur le devant la scène en 2014.

Sans remonter à Brutus et César, on peut citer en exemple le cas de Jacques Chirac, Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing de 1974 à 1976. Le 25 juin 1976, le futur président déclarait : "Un homme politique ne démissionne pas. Je crois qu'un homme politique ne doit pas lâcher prise. Donc si ça ne dépendait que de moi, il est évident que je resterais." Mais moins de deux mois plus tard, le 25 août, Jacques Chirac annonce : "Je viens de remettre la démission de mon gouvernement au président de la République."

Une double trahison, au président de la République et à sa propre parole. Une trahison qui passe mal et que Chirac paiera du prix d’une très longue route dans l’opposition. Ironie de l’histoire : en 1995, c’est Édouard Balladur qui trahira le même Jacques Chirac en se présentant à l’élection présidentielle, contrairement à l’accord passé entre les deux hommes. Là encore, le traître sera le vaincu de l’histoire. Pas très encourageant pour Emmanuel Macron...

Qui est le traître ? Emmanuel Macron ou François Hollande ?

Mais un homme politique peut aussi s'avérer être un traître à ses idées. Pour sortir de son image de personnalité déloyale, il ne serait pas étonnant qu’Emmanuel Macron mette en avant la fidélité à ses idées. Il pourrait alors tenter de démontrer que celui qui retourne sa veste, c’est François Hollande... voire Manuel Valls.

"Je lui ai dit : 'Moi si je viens, c'est pour pouvoir réformer. Vous connaissez mes engagements et donc je les défendrai constamment', racontait Emmanuel Macron début novembre à Mediapart. Mais de l'automne 2015 à l'été 2016 s'est construite une histoire de désaccords successifs, qui m'ont conduit à démissionner en août 2016."

Au XVIe siècle, membre éminent de la cour d’Elizabeth Ier, Sir John Harrington écrivit : "La trahison ne réussit jamais. Car si elle réussit, on ne l’appelle plus trahison." Si un jour, on ne parle plus de trahison au sujet d’Emmanuel Macron, c’est donc qu’il aura réussi.

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