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Histoires d'info : Quand les politiques font les yeux doux aux retraités

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé jeudi sur France Inter qu'environ 600 000 retraités n'auront pas à payer l'augmentation de la CSG en 2019. Un électorat souvent courtisé par les politiques dans l'Histoire.  

Article rédigé par franceinfo
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En décembre 2016, le candidat Emmanuel Macron rendait visite à des retraités d'un EHPAD en Gironde (THIBAUD MORITZ / MAXPPP)

Pendant longtemps, les retraités n’ont été qu’une variable électorale parmi d’autres. Le premier candidat à vraiment draguer cet électorat est un candidat encore très marginal en 1974, Jean-Marie Le Pen : "Notre civilisation cruelle semble éliminer les gens à partir du moment où il ont cessé de servir. Les personnes âgées n'ont pas seulement besoin d'être nourries et logées. Elles ont besoin d'être aimées", disait le président du Front National à cette époque.  

Plus tard, en 1988, Jacques Chirac ne convainc pas cet électorat et fait même les frais d'une mesure annoncée un an avant. En mai 1987, le Plan Séguin de réduction des déficits est annoncé par le gouvernement avec, entre autres, la limitation du nombre de personnes remboursées à 100%. A l’époque, on considère que la colère des seniors aura coûté la présidentielle à Jacques Chirac en 1988.

François Mitterrand avait d'ailleurs parfaitement saisi que cet électorat théoriquement plus enclin à voter à droite pouvait manquer à Jacques Chirac. A Rennes, au début du mois d’avril 1988, le candidat François Mitterrand lance : "On a fait courir ici et là des rumeurs. Nos anciens aujourd'hui sont inquiets. Ils ont le sentiment qu'ils pourraient se trouver soudain démunis de toute protection. Il faut les rassurer."

Les retraités, un véritable poids électoral

Sept ans plus tard, en 1995, pour la première fois à ce point, les retraités tentent de peser collectivement sur le scrutin présidentiel en organisant des manifestations. A l’époque, en 1995, les + de 65 ans représentent déjà 15% de la population. Mais c’est encore bien peu, les baby boomers d'après guerre ne sont pas encore retraités.

Progressivement depuis l’an 2000, ce baby boom se transforme en papy boom et le poids des seniors est tel qu’il ne peut plus être une variable d’ajustement pour les partis politiques. En 2017, les + de 65 ans ont représenté un quart des électeurs au second tour de la présidentielle, alors qu’ils ne représentent que 19% de la population. Mais ils votent plus.

En 2030, à en croire l’INSEE, les + de 60 ans représenteront 30% de la population, ce qui représentera environ 40% des électeurs. 

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