Mary Poppins, fable féerique et moderne
Sort aujourd'hui sur les écrans aujourd’hui "Le retour de Mary Poppins", la suite de l’incroyable succès de Walt Disney de 1964, film d'une étonnante modernité.
Un film difficile à monter qui triomphe
"A Tours, samedi dernier, la mode 1900 était à l'honneur parmi les sourires des promeneurs. Mary Poppins commence sa carrière dans nos cinémas de province avec sa fantaisie, sa musique et l'enchantement d'un conte de féé pour enfants d'aujoud'hui"
Cette archive date de février 1966 et le film débarquait enfin à Tours, cinq mois après Paris et un an et demi après les Etats-Unis, où le film avait déjà triomphé aux Oscars 1965. Ce film extraordinaire avait valu à Walt Disney sa seule nomination pour meilleur film, parmi les 13 nominations aux Oscars 1965.
Il a fallu plus de 20 ans à Walt Disney personnellement et au prix d’un voyage à Londres pour convaincre l’auteur des livres que ses enfants adoraient, Pamela L. Travers de céder ses droits. C’est enfin le cas en 1960. Et la récompense suprême pour Julie Andrews, Mary Poppins, qui avait au départ été très déçue de devoir jouer ce rôle après avoir longtemps espéré le rôle-titre de My Fair Lady dans lequel elle avait triomphé sur scène -mais finalement Jack Warner avait choisi Audrey Hepburn…
Un film moderne
Mary Poppins est un film moderne malgré son esthétique très 1900 et une mise en scène plutôt années 1940…
La modernité est d'abord technique. Des effets qui construisent un univers féerique, où l’on vole, ou l’on associe personnages réels et personnages animés et où apparaissent des oiseaux animatronique, c’est-à-dire des petits robots télécommandés, une première à l’époque !
Mais la modernité est aussi sociale ! Mary Poppins contient un message politique. Mme Banks chante dans les rues « l’égalité politique et l’égalité des droits avec les hommes ». Et plus largement c’est une reflexion profonde sur ce qu’est une bonne éducation, incarnée par Mary Poppins, faite de fermeté et de douceur, d’humour et de respects des valeurs. A l’époque, le film a ouvert un vrai débat sur l’éducation au sein des familles américaines…
Connaissez-vous Eliane Thibault?
Le film connaît en France un succès considérable, mais personne le voit en V.O. Ce n’est pas la voix de Julie Andrews que l’on adore et que l’on chante dans les cours d’école, c’est celle d’une jeune française, Eliane Thibault, qui raconte ici avec humour en 1965 son casting par Disney:
"J'ai fait des essais. C'était très lent parce qu'à chaque fois, les bandes partaient en Amérique. Il fallait que ce soit absolument Walt Disney lui-même qui choisisse. Et puis au bout de quinze jours, trois semaines, on m'a téléphoné en me disant "Ecoutez, vous savez, je crois que ça marche très très bien pour vous, mais il faudrait que vous reveniez parce qu'il y a un mot très difficile à dire et on ne sait pas si vous allez pouvoir le dire. Alors j'y suis retournée et puis je me suis bien débrouillée. Ce mot, c'était...Supercalifragilisticexpialidocious !
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