"Un astéroïde frôle la terre...", une angoisse profonde, ancienne et paradoxale
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lontaine, très lointaine, George Lucas jouait déjà avec nos craintes les plus profondes. Obi-Wan Kenobi ressent dans la Force la destruction de la pacifique planète d'Alderaan par l'Empire.
"J'ai ressenti un grand bouleversement de la Force, comme si des millions de voix avaient soudainement hurlé de terreur et puis s'étaient éteintes aussitôt..."
Alderaan est une planète bleue, de taille moyenne qui ressemble à s'y méprendre à la Terre... Et sa destruction fait écho à l'une des grandes craintes de l'être humain, la disparition de sa planète. Cette crainte est ancienne, il n'y a qu'à relire Sénèque qui écrit au début de notre ère :
"Je sais bien une chose, c'est que les ouvrages des mortels ne sont point immortels. Tout ce que nous voyons doit périr un jour."
Sénèque n'est pas le seul, songeons également à l'Apocalypse de Jean ou, plus tard, aux craintes de la fin du monde dans les milieux monastiques autour de l'an mil.
Cette angoisse est donc ancienne et profonde, et elle est réactivée par les médias, 1989, 1998, 2002 et 2005... À chaque fois qu'un monstre de l'espace s'approche un peu trop près de notre planète.
Mais les hommes peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Le redoutable Apophis, dont la trajectoire a été recalculée par la Nasa, ne viendra pas anéantir notre civilisation en 2036.
Aujourd'hui toutefois, la Terre a encore vu passer le danger pas très loin d'elle. Un astéroïde, "2004BL86" l'a frôlée... Enfin, est passé à 1,2 million de kilomètres.
Et pour les irréductibles inquiets, l'Europe, l'Amérique et la Russie veillent au grain. Pas de champ de protection activé depuis une Lune forestière ici, mais le dispositif NEO-Shield, le bouclier "contre les objets les plus proches de la terre".
En somme, une protection contre les géocroiseurs, les plus gros astéroïdes.
"Neo-Shield peut prendre trois formes différentes, dévier l'astéroïde en allant l'impacter avec une sonde à très haute vitesse; envoyer un satellite autour de l'astéroïde pour le faire dévier de sa trajectoire; et enfin envoyer une sonde avec une forte charge explosive pour le faire dévier"
Mais finalement, n'y a-t-il pas quelque chose de paradoxal à craindre avec angoisse une destruction très hypothétique de notre planète par une objet extérieur pendant que, tranquillement, nous continuons à la détruire nous-mêmes ?...
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