Banlieue, Proche-Orient et les coulisses d'une grève
Les affrontements de cette nuit sont bien sûr à la une de vos journaux, ce matin, y compris dans la presse internationale...
CRS casqués, émeutiers, véhicules en feu... La photo est à la une de l'International Herald Tribune, qui titre sur cette "deuxième nuit d'émeutes dans la banlieue parisienne"... Libération et l'Humanité mettent en avant le risque de contagion, en constatant qu'il n'a pas été fait grand chose pour les banlieues depuis les émeutes de 2005... On n'a pas avancé depuis deux ans, ni objectivement, ni dans le ressenti des habitants : c'est ce que constate également le sociologue Laurent Mucchielli, dans le Parisien-Aujourd'hui en France... Selon lui, les familles de banlieue ont le sentiment d'être des citoyens de seconde zone...
Même analyse sous la plume d'Olivier Picard, dans les Dernières Nouvelles d'Alsace... Selon lui, cette rage de destruction recouvre un malaise profond, dont les violences ne sont qu'une poussée de fièvre, et les évènements de ces deux dernières nuits rappellent au gouvernement une priorité absolue, celle des banlieues...
A la une des journaux, également, la conférence sur le Proche-Orient, à Annapolis...
Si vous vous demandez pourquoi George Bush organise cette conférence, eh bien François Sergent répond, dans l'éditorial de Libération : c'est avant tout pour des raisons de politique intérieure... Après avoir laissé pourrir le face à face entre Palestiniens et Israéliens, le chef de la Maison Blanche et sa secrétaire d'Etat, Condoleeza Rice, ne veulent pas passer devant l'histoire pour Monsieur et Madame fiasco irakien, poursuit François Sergent... Cela dit, les journaux ne sont pas très optimistes sur les chances de succès, mais l'enjeu d'Annapolis n'est peut-être pas celui d'une paix définitive, ajoute Pierre Taribo, dans l'Est Républicain... Selon lui, l'enjeu, c'est seulement de déposer les cartes et les arguments sur la table, afin de préparer les esprits à un accord, qui passe par des compromis et des concessions...
Retour en France, avec une enquête très intéressante sur les coulisses du dernier conflit social...
Jours de grève à l'Elysée... C'est le titre de ces deux pages, que Le Monde consacre à ces 9 jours de grève... Fermeté et dialogue, c'était le mot d'ordre de Nicolas Sarkozy à ses troupes, au début du conflit... Les roles étaient soigneusement distribués... Xavier Bertrand et Raymond Soubie étaient chargés de parler aux syndicats... D'ailleurs, le sang de François Fillon n'a fait qu'un tour, raconte Le Monde, lorsqu'il a entendu le conseiller social du président, qui ne mettait pas de préalable à l'ouverture des négociations... Le Premier ministre, parait-il, n'était pas au courant... L'enquête nous plonge également dans les luttes d'influence au sein de la CGT... Bernard Thibault parvient à imposer sa stratégie à Didier Le Reste, la déchirure menace, mais Nicolas Sarkozy en est convaincu : il faut sauver le soldat Thibault... Pour Xavier Bertrand, il vaut mieux avoir Thibault pour négocier que des radicaux ou des coordinations incontrolables... C'est pourquoi l'ouverture des négociations sera fixée selon les demandes de la CGT... Passionnante enquête, à lire, donc, dans Le Monde...
Et puis pour terminer, je reviens sur cette information qui était hier dans le Parisien, les tensions entre Rachida Dati et Rama Yade, qui expliqueraient l'absence de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme en Chine... L'entourage de la garde des Sceaux a réagi, avec cette phrase, citée par Libération : on n'est pas dans Hélène et les garçons, il s'agit du gouvernement, pas d'une sit-com à deux balles, fin de citation... De son coté, le Parisien n'en démord pas et maintient les informations publiées hier...
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