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La chute de Megaupload : la cyberguerre a commencé

Stupeur générale sur le Net : le FBI ferme Megaupload, l'un des sites les plus visités au monde, provoquant la riposte immédiate des hackers du collectif des Anonymous.
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
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Au sommaire : les titres de la presse et sur le Net, le coup de tonnerre, le FBI qui frappe à la tête l'un des plus sites de téléchargement les plus visités au monde, Megaupload.

Les titres de la presse :

Un faux coq tricolore avec ce titre : "Cocoricouac"... C'est la Une de Libération qui consacre son dossier du jour au "Made in France"... Pour Vincent Giret, en pleine campagne présidentielle, la fermeture définitive de la dernière usine de lingerie Lejaby en Haute-Loire est à elle seule une métaphore de l'effondrement de l'industrie française, 750 000 emplois perdus en 10 ans.

Politique pour la Une du Figaro qui décidément se passionne pour la campagne à gauche avec ce titre : "le PS redoute une percée de Mélenchon", à croire que le Figaro l'espére cette percée de Mélenchon pour gêner François Hollande, Mélenchon qui devient pour Paul-Henri du Limbert dans le Figaro la "mauvaise conscience" du PS, son flanc gauche qui se rappelle au bon souvenir de l'aile droite et de son "capitaine de pédalo" comme disait Mélenchon de Hollande... Ce "capitaine de pédalo" que le Figaro saisit chaque occasion de ressortir pour remuer le couteau de la division dans la plaie socialiste, c'est de bonne guerre...

Politique encore, mais côté coeur, avec une interview de Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, à lire dans Télé 7 Jours et cette petite phrase soumise aux experts du décryptage politique : "En tant que ménagère de moins de 50 ans, elle peut, dit-elle, lui ouvrir les yeux sur certaines choses".

Et puis surprise hier sur le front économique : on avait prédit l'Apocalypse sur les marchés financiers après la perte du triple A français chez l'une des agences de notation, suprise donc hier "les marchés ont balayé la perte du triple A", c'est la Une des Echos, non seulement la France a emprunté des milliards sans problème hier, mais même moins cher qu'avant l'affaire du triple A. En plus, l'euro et la bourse remontent, explications à lire dans les Echos et dans le Figaro Economie qui souligne lui aussi l'indifférence des marchés à la perte du triple A. L'explication tenant autant dans l'anticipation par les marchés depuis des mois de la situation réelle de la France que dans quelques bonnes nouvelles sur le front économique. Ca tient toujours, mais est-ce que ça tiendra longtemps, la question reste posée conclut quand même le Figaro.

Enfin qui "a les boules jusqu'à la fin de (ses) jours" ? C'est Antoine Kombouaré, l'ex-entraîneur du PSG, il a les boules d'avoir été viré, on s'en doutait, et il se confie longuement ce matin dans le Parisien-Aujourd'hui en France et dans l'Equipe... notamment sur ses projets.

Et "avoir les boules", ça donne de l'ambition, il pourrait rebondir peut-être, dit-il, du côté de l'AC Milan d'où est venu son successeur, Carlo Ancelotti. Ca ressemble à une conclusion en forme de boutade mais c'est vrai que ce serait un joli pied de nez et une belle revanche pour l'entraîneur déchu.

La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : le "it-bag" Léonard...

La chronique du médiateur de Radio France : Jérôme Bouvier répond aux questions des auditeurs de France Info.

La revue de presse et du Web

 

 

 

Avec d'abord un coup de théâtre planétaire hier soir sur le Web...

"Tu as entendu ça ? Ils ont fermé MegaUpload... Non ! Mais si, je te jure je l'ai entendu ce matin sur France Info"... Ce dialogue, il vous paraît peut-être incompréhensible, mais on va beaucoup l'entendre ce matin, car les internautes sont des millions rien qu'en France à utiliser régulièrement ce site de téléchargement, l'un des plus visités au monde...                                     

                

"I love MegaUpload", c'était l'hymne de Megaupload, chanté par des artistes acquis à sa cause comme Alicia Keys, un site où on pouvait stocker des fichiers personnels, et surtout télécharger ses musiques, ses films ou ses séries préférées.

Légalement selon les promoteurs du site, en toute illégalité selon le FBI qui a donc frappé un grand coup hier soir à la stupeur générale sur le Net : le site est inaccessible, ses fondateurs ont été arrêtés et risquent jusqu'à 20 ans de prison pour conspiration de racket et blanchiment d'argent. A lire aussi sur lemonde.fr, et un dossier très complet sur owni.fr, notamment sur la personnalité du sulfureux créateur de MegaUpload.

Stupeur donc chez les internautes, la riposte a été immédiate...

Et il s'en est passé des choses cette nuit sur le Net... A peine l'opération coup de poing du FBI annoncée, les Anonymous refont parler d'eux : ce collectif de hackers qui se présentent comme des justiciers du Net lancent une attaque informatique éclair... piratant et rendant à leur tour inaccessibles des sites comme celui d'Universal Music, des industries américaines du disque et du cinéma, du ministère américain de la justice et du site du gendarme français du Net, l'Hadopi. Il y aurait même eu des tentatives contre le site du FBI et celui de la Maison Blanche...

Le site numerama.com qui suit de près l'actualité du Web est formel : la cyberguerre a commencé, il y aura un avant et un après MegaUpload, comme à l'époque où la fermeture d'un site pionnier, Napster, avait sonné le glas de la gratuité généralisée et du piratage tous azymuths sur Internet.

Une autre conséquence immédiate de la fermeture de ce site internet : un communiqué de l'Elysée publié en pleine nuit...

Comme un communiqué de crise, communiqué tellement surréaliste signale numerama.com qu'il a d'abord fait place à un mouvement de flottement dans les rédactions. Par exemple ici même à France Info. Il a fallu un coup de téléphone à la permanence de l'Elysée pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un faux diffusé par des pirates informatiques.

Frédéric Martel souligne par exemple sur son blog sur lexpress.fr que visiblement ce texte n'a été relu par aucun conseiller sérieux, un texte dans lequel le président de la République confond délit et crime et s'implique dans les relations judiciaires d'un autre Etat.

Numerama souligne aussi que contrairement au communiqué officiel des autorités américaines, qui prennent toutes les précautions d'usage, le texte de l'Elysée ne s'embarasse pas de la présomption d'innocence, en parlant comme d'un fait acquis des profits "criminels" du site MegaUpload alors que la justice n'a pas encore eu son mot à dire.

Deuxième erreur relevée par numerama.com, l'emploi du mot "criminel", alors qu'en France la contrefaçon n'est pas un crime mais un délit. Des erreurs que Frédéric Martel sur lexpress.fr met sur le compte de la fébrilité du côté de l'Elysée à défendre une autorité contestée, celle de l'Hadopi, dont justement, hasard ou pas, François Hollande vient de promettre la suppression s'il est élu.

"Petit à petit, Hollande fait la peau d'Hadopi", c'est le titre d'un article de Libération qui revient longuement ce matin sur les enjeux de cette autre bataille du Net, la bataille d'Hadopi, celle-là très franco-française...

La presse à la Une

 

 

 

On parle beaucoup en ce moment des malheurs de la marque de lingerie Lejaby et de ses ouvrières qui vont rester sur le carreau après lla reprise. Midi Libre est allé à Millau, pourquoi Millau, parce que c'est là que se trouve une PME évincée dans le choix du repreneur, et le PDG se lâche, sur fond de débat sur le Made in France, c'est un coup de gueule qu'il pousse ce matin dans Midi Libre.

Egalement à la Une de Midi Libre un règlement de comptes sanglant très inhabituel en plein centre ville à Montpellier. A Marseille ça peut presque passer pour une routine, mais pas à Montpellier. Explications avec François Martin , rédacteur en chef à Midi Libre.

 

 

 

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