Le ver marin donneur de sang
A la une : la disparition annoncée ce matin de Danielle Mitterrand, veuve de l'ancien président François Mitterrand. Engagée et militante, elle avait inauguré une nouvelle façon de jouer le rôle de Première Dame de France, et pour en parler, l'invité de l'Hyper revue de presse est Franz-Olivier Giesbert , le directeur du Point, biographe notamment de François Mitterrand.
A noter sur le Web : sur le site de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés, vous pourrez regarder cette vidéo où Danielle Mitterrand s'exprime à l'occasion des 25 ans de France Libertés.
Egalement au sommaire de l'hyper revue de presse : le blues des maires de France et les suites du drame du Chambon-sur-Lignon. Les grands titres :
Toujours la tempête économique pour l'Europe et les Etats-Unis, c'est la Une des Echos, après la rechute hier de la bourse de Paris... Impasse sur la réduction de la dette américaine, et les difficultés des banques françaises pour se financer, l'agence Moody's qui fait monter la pression sur le triple A de la France, les Echos parlent d'un nouveau lundi noir sur les places financières mondiales...
De l'autre côté de la crise, la Tribune évoque à la Une la grogne des maires de France, qui se réunissent pour leur Congrès qui s'ouvre aujourd'hui, des élus sous pression face aux réformes qui les touchent, mais aussi face à la crise, eux aussi sont touchés par la rigueur et les difficultés de financement... La Tribune qui parle d'ambiance déprimée sur fond de mécontentement général des élus locaux et qui se demande si François Fillon ne va pas à nouveau se faire siffler par des maires très remontés...
La Croix s'intéresse à d'autres victimes potentielles de la crise, les associations caritatives qui elles aussi rencontrent des difficultés grandissantes pour se financer et qui cherchent à innover pour trouver de l'argent et pour se passer des fonds publics.
Encore d'autres effets de la crise à la Une de l'Humanité, pour qui le débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a commencé sous le signe de l'austérité, avec ce titre de l'Huma : "la Sécu amputée sur ordonnance".
Egalement à lire dans l'Humanité, un reportage dans un hôpital d'Athènes... Là aussi la rigueur est passée par là, l'Humanité décrit un hôpital en fin de vie, sur fond de coupes budgétaires et de manque de moyens, un personnel à bout de nerfs, détresse à tous les étages.
Et puis ce matin dans la presse toujours les suites du drame du Chambon-sur-Lignon...
"Les mots justes de la mère d'Agnès", c'est le titre de l'éditorial du Figaro, qui choisit de surligner cette phrase de la mère de la victime, "le drame aurait pu être évité simplement avec un tout petit peu moins de négligence".
L'occasion pour le Figaro de s'interroger encore sur les failles de l'appareil pénal. Jamais souligne Yves Thréard, jamais Agnès n'aurait dû croiser le chemin de l'assassin dans son collège du Chambon-sur-Lignon...
Une affaire qui pour Libération aussi pose "des questions majeures sur un crime de mineur"... Parmi ces questions, celle de ces faits divers qui font la loi, car pour Libération, c'est souvent dans l'urgence et depuis des années que sont prises des décisions lourdes, comme le suivi des détenus, le bracelet électronique ou la rétention de sûreté...
Des textes qui s'empilent au fil des faits divers ce qui pose évidemment la question de la cohérence ou de la pertinence de toutes ces mesures...
Le Parisien et Aujourd'hui en France se demandent eux aussi comment éviter de tels drames, les deux journaux saluent la dignité des parents d'Agnès et rappellent qu'ils ont été très clairs : ils refusent toute récupération politique de l'épouvantable épreuve qu'ils traversent.
L'actualité du Web
Sur le Web, les témoignages et marques d'affection pour
Agnès Marin se multiplient. Sur Facebook c'est une page de soutien à la famille,
et sur Youtube, une chanson.
Une vidéo déjà vue par plus de 90.000 utilisateurs depuis 3
jours. Composée par William et Armand, qui disent être des amis de la jeune
fille. Cette chanson et certaines de ses paroles provoquent de nombreux commentaires
sur Youtube. C'est aussi le cas de la page Facebook "soutien à Agnès Marin
et sa famille". Une page dont la source n'est pas identifiable mais où,
comme le relève lefigaro.fr, les élèves et amis d'Agnès Marin crient leur
colère.
Sont mélangés les hommages, la peine sincère, mais aussi des
messages de colère les plus extrêmes, loin du deuil et du recueillement. Des débats sans contrôle autour de la peine de mort, aucune
modération des propos sur Facebook. La vitesse du numérique n'est pas celle du
processus de deuil, et cette page devient le terrain d'affrontements
idéologiques plus qu'un espace de soutien et de recueillement.
Le premier téléphone mobile... en 1922
Voyage dans le temps ce matin, nous sommes en 1922. L 'action semble se dérouler dans les
rues de New York, le titre du film : le sans fil d'Eve…
"Eve's Wireless", c'est une archive des journaux muets de la
British Pathé que vous pourrez regarder sur le site Ufunk.net
Dans ce reportage qui date de 90 ans, vous découvrirez ce modèle de téléphone mobile… mobile ou enfin presque…
Notre amie Eve, et l'une de ses amie, se mettent en
tête de passer un coup de fil, comme ça, en pleine rue. Premier enseignement, il faut être 2 pour porter le matériel,
trouver une borne d'incendie de bon calibre, enrouler du câble autour de ladite
borne. Bidouiller une machine pour obtenir un signal. Mais le plus important,
c'est le parapluie antenne qu'il faut déployer pour que le système sans fil
fonctionne.
Et là, miracle de la technologie, vous entrez en
communication avec le standard, qui a le plaisir de vous mettre sur attente
musicale en posant le combiné près d'un gramophone… A moins qu'il ne s'agisse là du tout premier service de streaming musical… Encore un scoop de la British
Pathé !
La revue de presse et du Web
Avec d'abord l'incroyable destin d'une toute petite bête...
C'est un simple ver marin, mais il fait rêver les scientifiques... Le Télégramme l'avait évoqué il y a quelques jours, et la suite est à lire ce matin dans le Parisien et Aujourd'hui en France. Ce ver, on l'appelle l'arénicole, c'est le ver de vase ou le ver noir qu'on trouve dans le sable des plages bretonnes... Il était jusqu'ici surtout apprécié des pêcheurs qui en faisaient un appât de choix. Jusqu'au jour où un ancien chercheur du CNRS s'y est intéressé.
Car dans cet animal très banal se cache un véritable trésor et c'est vraiment incroyable : il produit des molécules d'hémoglobine qui auraient les mêmes propriétés que les globules rouges humains.
Pour le docteur Zal qui a déposé une dizaine de brevets internationaux après sa découverte, c'est une molécule que les médecins cherchaient depuis quarante ans et qui était sous nos pieds, il suffisait d'aller à la plage pour la trouver.
Selon le chercheur, cette molécule aura des applications en cas d'hémorragie massive pour des accidentés de la route ou des soldats blessés sur le front.
Et ces espoirs ne sont pas fantaisistes, ce ver breton donneur de sang se prépare à coloniser la planète : la marine américaine a déjà signé un contrat de codéveloppement avec Hémarina, la start-up du docteur Zal, qui a aussi reçu le soutien de l'Agence nationale de la recherche et d'une filiale de l'Inserm, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. L'entreprise espère bien recevoir le feu vert de l'Agence de sécurité des médicaments et commercialiser son produit très vite, début 2013.
En feuilletant la presse, des chiffres spectaculaires sur la délinquance...
On vole en France quatre deux-roues toutes les heures : c'est la moyenne sur les douze derniers mois selon l'Office national de la délinquance et des réponses pénales. Chiffre dévoilé dans le Figaro...
D'autres chiffres dans le Parisien et Aujourd'hui en France : ceux-là concernent les médecins et traduisent une forte hausse des violences contre les médecins, une augmentation de près de 80 pour cent en un an, pour de faits qui peuvent aller de la violence verbale à de véritables agressions.
Le Parisien publie le témoignage d'un médecin du XVIIIème arrondissement de Paris qui en a vu de toutes les couleurs : pas moins de sept agressions à main armée dans son cabinet, sans compter les innombrables incidents quotidiens quand il refuse un médicament ou un arrêt de travail. Précision de ce médecin : inutile d'aller au commissariat voisin qui ne prend plus les plaintes. Il estime que beaucoup de ses confrères sont comme lui, et que les chiffres qui seront officialisés tout à l'heure sont encore en-dessous de la réalité.
Du côté des réseaux sociaux, une épidémie de photos de nus...
Récemment, une blogueuse égyptienne a provoqué une belle polémique dans son pays en publiant sur son blog une photo d'elle nue pour affirmer son droit à la liberté d'expression. Face à l'avalanche de réactions hostiles, nouvelobs.com signale que des dizaines de femmes israëliennes viennent de lui apporter leur soutien à leur façon en se dénudant elles aussi pour une photo, un événement lancé sur Facebook.
Et maintenant c'est en Chine que le nu envahit la Toile : c'est à lire sur rue89, l'un des artistes contemporains les plus connnus, Ai Weiwei, victime de harcèlement fiscal de la part du gouvernement chinois, se retrouve en plus mis en cause pour "diffusion de matériel pornographique". L'objet du délit : une gentille photo d'art où il s'est mis en scène nu au milieu de 4 jeunes femmes également nues. Photo jugée pornographique par le régime chinois. Le photographe a donc été convoqué pour interrogatoire par la police.
Réaction immédiate en Chine pour soutenir Ai Weiwei : des artistes, des intellectuels et de simples internautes ont commencé à poster sur internet des photos d'eux dans le plus simple appareil. Réaction hautement subversive aux yeux de la censure chinoise...
A suivre également sur Twitter avec le hashtag :
La presse à la Une
Avec Frédéric Mouchon du Parisien-Aujourd'hui en France. A la une : des vers marins donneurs de sang, l'étonnante découverte des propriétés du ver noir des plages bretonnes, capable de produire une molécule d'hémoglobine aux propriétés similaires à celles des globules rouges. C'est l'espoir de disposer d'un substitut sanguin qui permettra de secourir des victimes d'hémorragie massive.
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