Les aveux d'un terroriste, les "pirates" de Seafrance
L'Hyper revue de presse
Au sommaire : "les aveux d'un terroriste", les étranges pratiques syndicales chez SeaFrance, et d'abord les titres :
Le triple A revient à la Une : dans le Parisien et Aujourd'hui en France, le dossier du jour, une rencontre avec ceux qui notent la France, les responsables à Paris d'une des agences de notation internationale, Standard's and Poor's. Petite phrase : "aujourd'hui les marchés financiers imposent déjà à la France des taux d'intérêt correspondant à un triple B... autrement dit le triple A est bel et bien de plus en plus menacé.
Dans les Echos, les bonnes nouvelles venues de l'économie américaine, en tout cas les "premières éclaircies" avec des chiffres meilleurs que prévus.
Du côté de l'Humanité, des inquiétudes pour l'éducation avec "Des facs en péril", elles sont à la Une de l'Humanité, l'Humanité qui dénonce à nouveau le démantèlement du service public. Pour l'Huma, l'autonomie des universités, ça n'était que le début pour Nicolas Sarkozy qui veut désormais s'attaquer à l'ensemble de l'Education nationale. Ce que le Monde appelle de son côté une "réforme radicale" de l'école... C'est la Une du Monde...
Enfin dans la Croix, une "irrécupérable", c'est le titre de l'éditorial, l'irrécupérable Jeanne d'Arc, Jeanne qui selon la Croix est ce vecteur d'unité qui ne peut être récupéré par personne, même s'ils se bousculent auprès d'elle ces jours-ci, Nicolas Sarkozy aujourd'h'ui à Domrémy, Marine le Pen demain à Paris devant la statue de Sainte Jeanne d'Arc... Jeanne d'Arc à découvrir dans un beau hors série du Figaro, "Jeanne, le mythe la légende et l'histoire"...
La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : les aberrations de la hausse de la TVA sur l'alimentation.
La chronique du médiateur de Radio France, Jérôme Bouvier : les premiers résultats de la grande enquête sur le travail lancée auprès des auditeurs.
La revue de presse et du Web
Avec d'abord le témoignage d'un terroriste...
La scène que nous fait revivre Libération se déroule il y a un an, en plein désert sahélien, dans le fiel d'Aqmi, Al-Qaeda au Maghreb islamique. Des hommes qu'on imagine armés, enturbannés, barbus, font cercle autour d'autres combattants qui racontent comment leur opération de prise d'otages vient de se terminer dans le sang. Parmi ceux qui écoutent, un certain Mouawiya...
Quelques semaines plus tard, il sera arrêté dans une autre opération d'Aqmi qui visait cette fois l'ambassade de France en Mauritanie... Arrêté puis interrogé notamment par un juge français, Libération s'est procuré les PV d'audition de ce jeune Mauritanien.
C'est donc un témoignage rare. Mouawiya confirme que la prise d'otages a été planifiée, puis il fait le compte-rendu de ce qui s'est dit ce fameux jour, en plein désert, au retour du commando qui venait d'enlever Antoine de Léocour et Vincent Delory, ces deux Français pris en otage au Niger avant d'être tués dans des circonstances que leurs proches cherchent toujours à connaître avec précision.
Selon ce récit, le convoi des véhicules d'Aqmi qui emmène les otages est attaqué par les forces aériennes françaises à l'instant précis où les véhicules - venant du Niger - entrent en territoire malien. A cet instant, les deux Français sont à bord du véhicule de tête, les mains attachés, mais toujours sains et saufs.
La suite est terrible : pris sous le feu français, les membres d'Aqmi abandonnent leurs voitures. L'un des otages, qui n'a plus la force d'avancer pour suivre l'un des ravisseurs, est tué de sang-froid de plusieurs balles de kalachnikov. Cet otage, c'est Antoine de Léocour, originaire de Linselles dans le Nord, qui s'apprêtait à se marier cette semaine-là avec une Nigérienne.
Son ami, Vincent Delory, sera lui retrouvé par les soldats français le corps partiellement carbonisé près de la carcasse d'une des voiture qui a brûlé. Selon maître Berton, l'avocat de la famille Delory, on sait désormais, grâce à ce témoignage, que ce n'est pas Al-Qaeda qui a mis le feu au 4x4, mais les tirs de l'armée française. Thèse que la justice devra encore valider ou infirmer.
A Calais, de plus en plus de questions sur la faillite de Seafrance...
Le Figaro et Libération s'intéressent à la partie immergée de l'affaire, les coulisses du côté syndical. Libération raconte "les dérives de la CFDT", tandis que le Figaro parle à la Une de "sabotage syndical" et même d'une "histoire de pirates". Les "pirates" dont parle Yves Thréard dans le Figaro, ce sont les marins de la CFDT Maritime Nord, une branche du syndicat lâchée hier par la direction nationale.
Dans le Figaro comme dans Libération, les mêmes mots pour décrire des pratiques devenues semble-t-il ordinaires : gestion opaque, abus de toutes sortes, soupçons de malversation, et même violence et intimidation.
Selon Libération, un responsable CFDT, côté maison mère, a récemment reçu un message anonyme, "traîtres, on va bientôt s'occuper de vous". Il y a quelques jours, ce sont les journalistes de Nord Littoral qui reçoivent une lettre de menaces, là aussi anonyme, évoquant le projet de Scop : "vous serez rasés et promenés comme des chiens sur la place publique comme les femmes qui se prostituaient pour l'ennemi".
Le Figaro rappelle qu'à Lille, après plainte de la direction pour un trafic de marchandises à bord des navires, les juges ont requalifié l'infration en "vols en bande organisée", des mots généralement employés pour les bandes mafieuses. Le Figaro précise que pour le moment, aucun des membres de la CFDT maritime Nord n'a été visé par l'enquête. A Calais ajoute aussi le Figaro, c'est l'omerta, les syndicalistes de la CFDT Maritime Nord font peur.
Nord Littoral a d'ailleurs demandé à un marin qui avait souhaité témoigner si son nom pouvait être imprimé dans le journal, réponse paniquée : "vous voulez ma mort ou quoi ?"
Seafrance à la dérive, une histoire de pirates, deux enquêtes qui vont dans le même sens pour des ferries navigant dans de troubles eaux syndicales, c'est à lire ce matin dans le Figaro et Libération...
Egalement dans la presse, les suites de l'affaire des implants P.I.P...
On en apprend un peu plus sur le comportement de Jean-Claude Mas, l'ex-patron de la société. Selon Marc Payet dans le Parisien et Aujourd'hui en France, lors de son audition par les gendarmes en novembre 2010, il s'est montré particulièrement cynique, en affirmant n'avoir "rien à dire" aux victimes. Réentendu un an plus tard, il affiche le même cynisme, accusant les victimes de déposer plainte "uniquement pour avoir du fric".
Et il assume sans complexe les pratiques douteuses au sein de P.I.P : il raconte aux gendarmes ce qu'il appelle "la routine", il donnait l'ordre de cacher tous les documents ayant trait au gel non homologué. Pour les conteneurs, les employés se débrouillaient pour les faire disparaître. Il souligne que ça a duré 13 ans sans aucun problème.
Quant on évoque devant lui les milliers de plaintes, il n'a qu'un seul commentaire : "depuis 30 ans, je me sens bien". Cynisme effarant commente un avocat dans le Parisien...
La presse à la Une
Carla Bruni-Sarkozy est-elle au coeur d'un imbroglio financier susceptible de gêner l'Elysée ? c'est ce qu'affirme Marianne à paraître demain, avec une enquête sur le financement de la Fondation de la Première dame de France. Marianne qui évoque 3 millions et demi de dollars versés par le Fonds mondial contre le Sida en faveur des activités philanthropiques de Carla Bruni, au mépris selon Marianne des procédures normales, et même en marge de la légalité.
Une affaire qui serait en train de coûter son poste au Français Michel Kazatchkine, patron du Fonds mondial contre le sida, en voie d'être débarqué selon Marianne à la demande des Américains. Enquête signée Frédéric Martel à lire demain dans Marianne, et résumée dès aujourd'hui sur marianne2.fr avec ce titre : "carla bruni au coeur d'un scandale international"...
Egalement dans la presse, l'affaire SeaFrance, double enquête : "Seafrance à la dérive" à lire dans Libération, et "sabotage syndical", c'est la Une du Figaro, des enquêtes qui vont dans le même sens, on y trouve les mêmes mots pour évoquer des dérives syndicales du côté de la CFDT Maritime Nord : soupçons de malversation, abus en tout genre, mafia, et même intimidation, menaces et violences...
Le quotidien Nord Littoral à Calais suit de près évidemment les développement de l'affaire SeaFrance... D'un peu trop près à en juger d'après certaines réactions à Calais... Libération et le Figaro relayent à leur tour ce matin des menaces, des intimidations... Est-ce que la rédaction de Nord Littoral peut faire normalement son métier quand elle traite de SeaFrance ? La réponse de Philippe Hénon, le rédacteur en chef de Nord Littoral.
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