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Non aux gaz de schiste en Roumanie

Depuis lundi, les habitants de Pungesti, un village de l'Est de la Roumanie s'opposent à l'arrivée de matériel de chantier qui préfigure l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels confiée à la société américaine Chevron. 
Article rédigé par Jules Lavie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Ce mercredi, ils
étaient plus de 500 à se relayer pour bloquer la livraison de matériel explique
Le Point qui précise que ces habitants craignent pour leur santé, celle de leur
enfants et pour l'environnement. Sur place, Chevron doit utiliser la méthode
d'extraction par fracturation hydraulique, cette même méthode qui est interdite en
France comme l'a confirmé le Conseil Constitutionnel il y une semaine. Chevron a obtenu
cet été les droits d'exploitation de 3 sites, autour de ces villages de l'est
du pays, dans l'une des régions les plus pauvres de la Roumanie.

Le rôle du gouvernement roumain critiqué

Les opposants à
Chevron manifestaient aussi hier à Bucarest, devant le Parlement, pour dénoncer
la volte-face du gouvernement de centre gauche sur ces questions
d'exploitations du sous sol national. Quand il était dans l'opposition, le
premier ministre Victor Ponta était en effet contre ces gaz de schistes. Tout
comme il était contre la mise en route d'une mine d'or et d'argent sur la
commune de Rosia Montana, dans le nord ouest de la Roumanie,
en Transylvanie. C'est une société
canadienne qui veut exploiter ce gisement, le plus grand à ciel ouvert
d'Europe.

Cela fait près de 15 ans que l'entreprise attend le feu vert des
autorités roumaines, qui viennent de le lui donner.  Mais là non plus les habitants n'en veulent pas,
à cause des risques environnementaux notamment puisque cette exploitation de
l'or nécessitera l'utilisation de milliers de tonnes de cyanures chaque année, plus
la destruction de vestiges archéologiques. Plus le déplacement de centaines de personnes... 

Les habitants et
manifestants mobilisés depuis des semaines dénoncent aussi les termes des contrats signés
par leur gouvernement qui met en avant les retombées économiques importantes
qu'apporteront ces projets mais qui oublie souvent de préciser que, finalement, l'Etat roumain ne recevra qu'une infime partie des bénéfices, l'essentiel tombant dans
les poches des sociétés privées.

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