Cet article date de plus de douze ans.

Opération "noyer le radar" et Diaspora*, l'anti-Facebook ?

L'opération "anti-avertisseurs de radars", ils pourraient bientôt se transformer en coquilles vides. Egalement au sommaire, le Grec qui savait trop bien compter, et les "Unes" du jour, des cagoules à la Une de Corse matin avec le retour du FLNC, et à la Une de Libération "Guéant, la voix de le Pen", le ministre de l'Intérieur épinglé dans Libération pour sa politique en matière d'immigration légale comme illégale.
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 13min
Franceinfo (Franceinfo)

A la Une, un grand titre, une grande inquiétude ce matin : le chômage...

Les derniers chiffres sont mauvais, "L'emploi massacré", c'est le titre de l'Humanité... "L'explosion du chômage", c'est aussi la Une de l'Est républicain... Une courbe qui grimpe vers les sommets, celle du chômage, à la Une du Télégramme... L'Echo de la Haute-Vienne a le ton le plus alarmiste avec ce titre un peu désespéré, "la France s'enfonce"... La Dépêche du Midi n'est guère plus rassurante et prévient ses lecteurs : "Demain, ce sera pire".

Pire avec la crainte de la récession qui grandit en Europe, c'est le titre du Figaro, même inquiétude dans Le Monde avec ce titre à la Une, "l'économie de la zone euro affronte la menace d'une décennie sans croissance", une décennie perdue comme au Japon dans les années 90... Une longue purge dit le Monde, une séquence de plusieurs années en tout cas dont l'Europe devra profiter pour se désendetter et changer durablement de modèle. Même inquiétude dans la Croix qui parle "d'état d'urgence" pour l'Europe et de "l'impressionnante multiplication des signaux d'alarme".

Parmi ces signaux d'alarme, l'inquiétant succès des Restos du Coeur qui repartent en campagne, c'est la Une du Républicain lorrain, et c'est "encore plus de misère", c'est la Une du Journal de Saône-et-Loire. Une bonne nouvelle quand même, elle fait la Une des Echos, "les marchés parient sur une sortie de crise", avec le rebond hier à la bourse de Paris... la Bourse a flambé constate Bruno Dive dans Sud Ouest, quelle bonne nouvelle saluait-elle donc ? Pas la hausse du chômage bien sûr, les marchés sont juste indifférents, et pour Sud Ouest c'est une indifférence qui en dit long sur la déconnexion entre la finance et ses cortèges de milliards d'un côté, et de l'autre côté l'économie réelle et ses cortèges de chômeurs... Patrick Apel-Muller dans l'Humanité s'interroge lui aussi sur ce paradoxe, la bourse qui flambait au moment même où on enregistrait hier des records de détresse à l'ouverture des Restos du Coeur.

L'actualité du Web

Diaspora*

Le choix du matin sur le Web, c'est le réseau social
Diaspora*
En développement depuis plus d'un an.  Créé par 4 étudiants new-yorkais, Diaspora* ressemble à
Facebook, avec son réseau d'amis et ses "je like". Mais ici, les
internautes peuvent contrôler leurs données personnelles dans un système voulu
totalement transparent… l'inverse du réseau social de Mark Zuckerberg…

Daniel, Maxwell, Ilya et Raphael, ce sont les 4 jeunes
cerveaux qui expliquent en vidéo ce qu'est Diaspora*. Un réseau social donc,
souvent décrit comme un anti-Facebook, où l'on respecte les données privées. Un
système ouvert, libre et décentralisé, où chacun peut contribuer en fonction de
ses compétences informatiques à l'amélioration du service.

Plus d'une année s'est écoulée depuis cette première
présentation, les papas de Diaspora ne 
sont plus que 3 aujourd'hui, après la mort d'Ilya et ont du faire face à
d'importantes difficultés financières. Mais aujourd'hui, vous pouvez accéder à
Diaspora
dans sa version alpha, une sorte de test en ligne ouverts aux
internautes. Il suffit de demander une invitation sur le site, mais vous
pourrez aussi vous inscrire grâce aux invitations envoyées par vos amis déjà
inscrits. 

Vous pouvez si vous le souhaitez nous écrire en nous précisant votre email pour que nous puissions vous envoyer une invitation depuis notre compte Diaspora*.

*Pour parler de ce nouveau réseau social qui promet un
meilleur contrôle des données privées, notre invitée ce matin dans l'Hyper
revue de presse est , journaliste à Libération qui a publié sur
le site Ecrans.fr du journal un article titré : "[Diaspora
, un autre Facebook est
possible](http://www.ecrans.fr/Diaspora-un-autre-Facebook-est,13606.html)."**

Battlefield 3 interdit en Iran

Un jeu vidéo interdit en Iran. C'est une première.
Battlefield 3 est un best seller des jeux de guerre, produit par un studio
américain. Ultra réaliste, ce jeu comprend une scène qui se déroule sur le sol
iranien et ne plait pas aux autorités de Téhéran.

C'est une histoire à lire sur le blog Big Browser du
monde.fr
.

C'est une scène d'attaque aérienne contre la capitale
iranienne par les forces US qui semble en cause.

Battlefield 3 est donc devenu illégal en Iran, un pays où ce
jeu n'est pas officiellement distribué, mais comme le précise Big Browser, dans
une nation qui ne connaît pas le copyright, les jeux vidéo circulent facilement,
copiés, piratés ou importés plus ou moins légalement…

Le blog du monde fait état d'une pétition en ligne signée
par plusieurs milliers de "jeunes iraniens
" sur le Web. Pétition qui dénonce la
mise sur le marché volontaire de ce jeu au moment où les USA poussent la
communauté internationale à avoir peur de l'Iran.

Farewell Comrades!

"Farewell Comrades!", c'est le nom d'un ambitieux projet
transmédia créé pour Arte à l'occasion des 20 ans de la chute de l'empire
soviétique. 
A la télé, une série de 6 documents et sur le Web, un
impressionnant travail historique.

Un travail encore inachevé, mais que vous pouvez découvrir
en cours de fabrication sur le Net, c'est assez rare pour être signalé.

Repéré par le site la Vigie du Web, "Farewell Comrades!", s'appuie sur des témoignages et des archives privées de celles
et ceux qui ont vécu en URSS et dans les pays de l'ancien bloc de l'Est, comme Ivan
Paitzaichin
, champion olympique roumain de canoe kayak. 7 fois médaillés entre
1960 et 1980.

La "puce des sables" de l'armée US

Des puces des sables d'un nouveau genre vont être déployées
en Afghanistan par l'armée américaine…

D'un genre très très nouveaux effectivement puisque c'est le
surnom d'un nouveau robot de quelques centimètres de haut… capable de sauter à
plus de 7 mètres de haut.

Vous pourrez voir cette puce des sables en action sur le site
Gizmodo
.

Ce robot est équipé de roulettes et se
réceptionne sans problème de l'autre côté de la barrière. L'armée US doit
mettre en service 8 puces en Afghanistan cet hiver. Equipées de caméras, leur
mission est d'infiltrer et d'espionner en toute discrétion.

En tout cas plus discret que l'Alpha Dog, l'autre robot créé par Boston Dynamics pour l'armée américaine, très très flippant… 

La mode de l'an 2000 imaginée en 1930

Retour vers le futur ce matin sur le Web, avec ces archives
vidéo où des stylistes des 30's imaginaient la mode de "l'an 2000". 

Une chouette archive Pathétone exhumée par le site La Boite Verte.

La revue de presse et du Web

 

Le gouvernement veut en finir avec les avertisseurs de radars...

C'est une très mauvaise nouvelle pour les utilisateurs, et ils sont nombreux, 6 millions de Français collent ces appareils sur leur tableau de bord pour éviter d'être flashés. Ce qu'on savait, c'est que depuis hier, ces avertisseurs sont devenus officiellement des outils d'aide à la conduite, leurs bips ne signalent plus l'emplacement exact d'un radar mais seulement une zone de danger.

Théoriquement, ça ne devait rien changer à l'efficacité de ces appareils. Sauf que, selon le Parisien et Aujourd'hui en France, c'est la surprise du chef, à l'occasion d'une nouvelle mise à jour prévue à la mi-décembre, ces avertisseurs vont devenir en un clin d'oeil totalement inutiles. Ca devrait déclencher une belle grosse grogne à l'heure du petit noir...

Explication : le gouvernement va fournir aux fabricants une nouvelle liste des zones dangereuses. Une liste aux petits oignons. Selon le Parisien et Aujourd'hui en France, une consigne orale a été donnée aux préfets pour qu'ils signalent pour chaque département dix fois plus de zones dangereuses que de radars. Confidence faite au Parisien par un ingénieur des travaux publics. Par exemple dans un département donné, pour 25 radars fixes, il y aura donc 250 zones dangereuses.

Résultat : ce n'est plus un bip de temps en temps qui résonnera dans la voiture, mais des rafales de bips quasi-ininterrompus, bref ça ne voudra plus rien dire. C'est ce qui s'appelle noyer le radar...

Selon le Parisien, des sociétés d'autoroutes sont allées jusqu'à refuser de collaborer avec les services de l'Etat pour établir les nouvelles cartes, mais le Parisien rappelle aux automobilistes récalcitrants qui voudraient refuser les mises à jour qu'ils risquent gros : un décret devrait prochainement fixer le tarif à 3750 d'euros d'amende assortie d'un retrait de six points pour l'utilisation d'un appareil non conforme.

Et maintenant, toujours en feuilletant la presse, les deux "Unes" les plus marquantes de ce mardi matin...

Des cagoules à la une de Corse matin et des hommes en armes : l'image est celle d'une conférence de presse clandestine du FLNC il y a quelques mois... Photo ressortie par Corse matin pour illustrer le nouveau communiqué du FLNC, qui revendique à la fois l'assassinat d'un chef d'entreprise et une quarantaine d'attentats... Pour le Parisien, c'est une déclaration de guerre officielle qui ouvre sans doute une nouvelle page de violence et de sang en Corse...

L'autre "Une" du jour, c'est celle de Libération avec une photo du ministre de l'Intérieur le menton en avant et ce titre : "Guéant, la voix de le Pen". Pour Libération, en s'attaquant désormais aux étrangers en situation régulière, le ministre de l'Intérieur revendique ouvertement les thèses du FN. Libération qui reprend un autre titre au folklore des westerns pour résumer à sa façon la politique du gouvernement en matière d'immigration légale ou illégale : "étranger, passe ton chemin"...

En Grèce, il vaut mieux truquer les comptes pour éviter des ennuis...

En Grèce, un fonctionnaire qui ne triche pas a du souci à se faire... Ce qui ne va pas rassurer les marchés déjà un peu nerveux sur la situation des finances grecques... Selon une information du Financial Times reprise ce matin par le Figaro, le directeur de l'Institut national de la statistique en Grèce, Andréas Giorgiou, doit comparaître le 12 décembre devant le procureur des crimes économiques.

Situation ubuesque : il risque en théorie la prison à vie, pourquoi, non pas pour avoir détourné de l'argent ou maquillé les  comptes de l'Etat, mais au contraire pour ne pas avoir trafiqué les comptes.

En gros, il est poursuivi pour haute trahison pour avoir gonflé l'importance de la crise fiscale, c'était en 2009, il avait réévalué le déficit grec de plus de 13 à près de 16 pour cent du PIB. Une addition lourde de conséquences, ce fut l'un des déclencheurs de la crise qui a suivi et de la décision de mise sous tutelle de la Grèce.

Commentaire du statisticien trop scrupuleux : en Grèce, la statistique est un sport de combat. Un expert cité dans le Figaro estime quand même qu'Andreas Georgiou ne risque en réalité pas grand chose : pour rendre son verdict, la justice grecque doit se plonger dans les méandres des comptes de l'Etat.

Et cet expert est catégorique : en Grèce, impossible dit-il d'avoir les vrais chiffres parce que tout le monde les modifie, il ajoute que même cette année impossible de savoir si le déficit grec sera de 7, 9 ou 10 pour cent du PIB... 

La presse à la Une

 

 

 

 

Le FLNC refait parler de lui, avec une photo d'une conférence
de presse clandestine du FLNC à la une de Corse matin, photo ancienne
pour illustrer le communiqué parvenu hier au mensuel  Corsica... Un communiqué de revendication d'un assassinat et d'une quarantaine d'attentats. Comment faut-il l'interpréter, les explications d'Isabelle Luccioni de Corse matin.

 

 

 

 

 

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