"Titanic" italien et triple A : deux naufrages à la Une
L'Hyper revue de presse
Au sommaire : les deux naufrages du week-end, du "Titanic" italien au triple A, et la risposte de l'ancien patron de l'IGS dans l'affaire des "dossiers truqués" révélée la semaine dernière par le Monde.
Invité de l'hyper revue de presse : Alexandre Lacroix, le directeur de la rédaction de Philosophie Magazine. A la Une du numéro à paraître cette semaine : "Les marchés sont-ils bêtes et méchants ?" ou comment parler en philosophe de la perte du triple A français.
La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : le compliment de Joey Starr avec l'effet "double lame".
La revue de presse et du Web
Un ancien patron de la police des polices en première ligne dans la presse...
L'IGS, la police des polices, est accusée par le Monde d'avoir truqué une affaire judiciaire en 2007, une affaire sur fond de supposé trafic de titres de séjour. Eliminer un haut-fonctionnaire, Yannick Blanc, jugé trop proche de la gauche, c'était l'objectif de cette manipulation selon le Monde. Aujourd'hui retraité, Eric Meillan était le patron de l'IGS à cette époque, il s'exprime pour la première fois, une interview à lire sur parismatch.com.
Selon Eric Meillan, les articles du Monde sont calomnieux. Il affirme à David le Bailly sur parismatch.com n'avoir jamais reçu aucune instruction de ses autorités de tutelle, ni dans cette affaire, ni dans aucune autre. Il souligne d'ailleurs que tout au contraire, il n'a jamais été considéré comme un proche du pouvoir, et qu'il avait lui-même été dans le collimateur pour son indépendance, notamment dans l'affaire de la mort des deux jeunes à Clichy-sous-Bois avant les émeutes dans les banlieue en 2005.
Tout en rejettant toute forme de consigne venue d'en haut, il reconnaît malgré tout sur parismatch.com qu'il y a des points qu'il ne s'explique pas, notamment ces pièces judiciaires retrouvées dans le dossier administratif des haut-fonctionnaires mis en cause, ou encore le témoignage sur un PV de synthèse qui serait un faux.
Il pourrait avoir à s'en expliquer plus détail devant la justice, puisqu'il sera sans doute interrogé par les juges en charge de l'enquête.
Voilà pour cette affaire, mais les deux grands titres ce matin dans la presse : le triple A et le naufrage du paquebot italien...
Deux naufrages : d'un côté, des images spectaculaires et des doutes, notamment sur l'attitude du commandant du Costa Concordia... De l'autre côté, pas d'image spectaculaire, mais encore des doutes après la perte du triple A français...
Et le Titanic italien inspire les comparaisons : pour Francis Brochet dans le Progrès, tel le Titanic, ce bateau sur le flanc ressemble furieusement à son époque, et pour Jean-Michel Helvig dans la République des Pyrénées, Nicolas Sarkozy ne ressemble plus à un capitaine tenant bon la barre, mais fait aujourd'hui figure de naufragé accroché à sa bouée.
Car cruellement, Standard and Poor's, en dégradant la France, vient de ramener Nicolas Sarkozy à son bilan et de lui dire au plus mauvais moment, à 100 jours de la présidentielle, que ses choix depuis 2007 ont été mauvais...
D'ailleurs, tout en dénonçant le serpent financier qui se mord la queue, l'Humanité en profite immédiatement et sans crainte du paradoxe pour tirer la couverture politique de son côté, en traduisant d'un raccourci : perte du triple A égale échec des politiques libérales du tandem Sarkozy-Merkel.
Un comble souligne aussi Michel Urvoy dans Ouest France : Standard and Poor's appuie très précisément là où ça fait mal, oui un comble, le coup vient des gardiens du droit de spéculer en rond qui s'en prennent à la droite, leur alliée supposée, et qui valident du même coup les reproches de la gauche, leur ennemie supposée.
Ce que même le Figaro reconnaît en passant : au-delà de la polémique entre gauche et droite, pour le Figaro lui aussi, en dégradant la France, l'agence de notation attire l'attention sur l'état des finances publiques du pays. Le Figaro et Libération ont d'ailleurs la même conclusion : les cartes sont rebattues, la donne vient de changer pour l'élection présidentielle.
Toujours en feuilletant la presse, des révélations sur les ancêtres de Napoléon...
Le Figaro parle d'une épopée génétique... Depuis deux ans, Napoléon était arabe, c'était un premier verdict des experts traquant les gènes de l'Empereur à travers quelques reliques, des poils ou des cheveux. Mais il y a quelques mois, coup de théâtre sous le microscope du professeur Lucotte : Napoléon ne serait plus, ou plus seulement, d'origine arabe, mais caucasienne.
Pour retrouver les ancêtres, Delphine de Mallevoüe raconte dans le Figaro que le professeur Lucotte a cette fois travaillé sur des cellules d'un descendant de Napoléon, le prince Charles Napoléon, l'actuel chef de la maison impériale.
Napoléon caucasien : au passage, on comprend mieux ses cheveux blonds, car contrairement à la plupart des représentations, l'Empereur était blond. L'expert vient de publier ses conclusions dans une revue spécialisée, des conclusions qui restent à valider par une deuxième analyse.
Resteront alors les ultimes mystères de l'épopée napoléonnienne : le mystère de la mort de Napoléon, arsenic ou pas, là aussi les analyses génétiques pourraient encore en dire plus. Et répondre à une dernière question toujours sans réponse : le corps qui repose aux Invalides est-il bien celui de l'Empereur ?
La presse à la Une
Avec ce matin du nouveau dans l'affaire des "dossiers truqués de l'IGS" révélée la semaine dernière par le Monde : la riposte de l'ancien patron de l'IGS, une interview à lire sur parismatch.com. C'est la première fois que l'ancien patron de la police des polices sort de son silence depuis les révélations du Monde. Explications avec David le Bailly de Paris Match.
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