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Il était une fois en Amérique : 1944, la campagne de trop de Franklin Roosevelt

Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président Roosevelt et le vice président Truman, trois jours après leur élection à la tête des États-Unis, le 10 novembre 1944. (BETTMANN / BETTMANN)

Novembre 1944 : Roosevelt est réélu, à la grande satisfaction des Alliés dans une guerre qui, rappelons-le, n’est pas encore terminée au moment de l’élection. Mais cette victoire électorale est celle de trop pour Franklin D. Roosevelt. Les Américains ne le savent pas mais ils viennent en réalité d’élire son vice-président à la tête du pays, l'inexpérimenté Harry Truman, tant il est improbable que Roosevelt achève son quatrième mandat.

Les indices de la fragilité du président sont évidents. Pour la première fois, il ne se rend pas à la Convention démocrate qui l’investit à l’été 1944. Parue dans Life, le 31 juillet 1944, la photographie de Roosevelt prononçant son discours d’acceptation de l’investiture démocrate est pathétique. La bouche ouverte, le regard perdu. Le journaliste du Chicago Tribune, Walter Trohan, parti en croisade contre le président, identifie non sans difficulté un inconnu sur la photographie. Il découvre qu’il s’agit d’Howard Bruenn, un cardiologue.

Cacher la maladie 

Outre une faiblesse cardiaque qui aurait entraîné plusieurs attaques, des chercheurs ont révélé récemment que Roosevelt était atteint d’un mélanome malin, en un mot, un cancer depuis 1940. Le président se donnait une espérance de vie de cinq ans seulement. Pour cacher le mélanome, son médecin personnel réduit régulièrement la tâche de plus en visible sous son oeil droit.

En octobre 1944, contre l’avis du corps médical, Bob Hannegan, à la tête du parti démocrate, persuade les conseillers du président de le montrer au public. C’est chose faite le 21 octobre, à New York. Sous une pluie torrentielle, à l’arrière de sa Packard décapotée, Roosevelt trempé et transi de froid salue entre 1,5 million et 3 millions de personnes. La presse vante à nouveau la santé du président qui affronte, une fois encore, les éléments.

En réalité, ce que personne ne sait alors c’est que régulièrement, la voiture présidentielle se gare, Roosevelt est essuyé, changé, boit une bonne rasade de brandy et repart. Une mise en scène efficace mais pour le moins risquée pour un homme d’une santé si fragile. Il mourra le 12 avril 1945, trois mois après avoir prêté serment.

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