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Il était une fois en Amérique : 1992, Bill Clinton au plus proche du peuple

Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Bill Clinton, remerciant la foule lors d'un meeting de campagne, au lendemain du deuxième débat présidentiel, le 16 octobre 1992. (RENAUD GIROUX / AFP)

Nous sommes en 1992 aux États-Unis, Bill Clinton s’est approché d’une Américaine, qui avait demandé aux trois candidats présents lors du deuxième débat présidentiel, le 15 octobre, comment l’envolée de la dette publique les avait personnellement affectés.

La question avait d’abord été posée au président George Bush qui, après s’être lancé dans des propos généraux sur la crise, s’était arrêté et avait avoué : "Je ne suis pas sûr de comprendre. Éclairez-moi sur la question et j’essaierai d’y répondre." C’est un moment dramatique. Pour les téléspectateurs, ce n’est pas la question qu’il ne comprend pas, c’est la souffrance de millions d’Américains.

Maître de l'empathie

Bill Clinton saisit l’opportunité. Faisant quelques pas pour s’approcher le plus près possible de la personne qui a posé la question, il utilise son expérience de douze ans en tant que gouverneur du petit État de l’Arkansas et répond : "J’ai vu ce qui s’est passé ces quatre dernières années. Dans mon État, quand les gens perdent leur travail, il y a de grandes chances pour que je connaisse leurs noms."

Le contraste est saisissant. Le président sortant, qu’on surprend à regarder sa montre, apparaît comme déconnecté d’un peuple qu’il ne comprend pas quand Clinton, lui, connaît leurs noms et leurs difficultés. L’issue du débat est sans appel. Selon le sondage CNN/USA Today, 58% des Américains donnent Clinton vainqueur, contre seulement 16% pour Bush et 15% pour Perot. Le sort de l’élection ne fait alors guère plus de doute.

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