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Ils ont fait l'actu. "Ce cimetière est devenu notre jardin" : Lise Tornare, "veilleuse de mémoire" contre les profanations de cimetières juifs en Alsace

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Lundi, Lise Tornare "veilleuse de mémoire" depuis les nombreuses profanations de cimetières juifs dans sa région, l'Alsace, l'an dernier.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Lise Tornare, la veilleuse de mémoire. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

30 décembre 2019. Après plusieurs profanations dans les cimetières juifs en Alsace, des volontaires se réunissent pour devenir "veilleurs de mémoire". Leur travail ? Assurer une présence pour éviter les dégradations ou les tags antisémites dans les 67 cimetières israélites de la région. Parmi ces anges gardiens, Lise Tornare, 75 ans. La retraitée veille sur les 1 200 stèles du cimetière de Wintzenheim, à 10 mètres de sa maison. "On est là, en face, on l'a fait et on s'est jamais posé de questions parce que ce cimetière est devenu notre jardin." Ces derniers mois, plusieurs cimetières ont subi des profanations en Alsace. À Westhoffen, début décembre, des croix gammées ont été tracées sur une centaine de tombes. Auparavant, ce sont les cimetières de Quatzenheim et Herrlisheim qui avaient été pris pour cibles. La vague antisémite a décidé le conseil départemental du Haut-Rhin à réunir des bénévoles pour assurer une surveillance.

Ce cimetière je l'aime profondément, je l'aime comme si mes parents étaient enterrés ici.

Lisa Tornare

à franceinfo

Pour Lise Tornare, qui vit depuis 40 ans face au cimetière et qui entretient des liens particuliers avec la communauté juive, s'engager était une évidence. "Le cimetière c'est un endroit que j'aime, on repense à tous ces gens qui ont été tellement sympa dans notre enfance, c'était logique que je fasse ça" raconte la septuagénaire qui ne comprend pas que des incivilités soient commises dans les cimetières. "Il y a une forme de haine, qui date de la dernière guerre et ça je ne comprends pas. Je suis catholique, j'ai des copines protestantes, j'ai eu des collègues musulmans, je ne comprends pas qu'on puisse avoir une telle violence contre des pierres qu'on tague et qu'on renverse. Pour moi, c'est inadmissible".

Les bénévoles sont une vingtaine à veiller sur les cimetières juifs alsaciens. L'année dernière, une trentaine d'actes antisémites ont été recensés dans le Bas-Rhin.

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