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Ils ont fait l'actu. Que devient Jean-Michel Clément ex-député de La République en marche ?

Le 22 avril 2018, après sept jours de débats passionnés à l'Assemblée nationale, les députés votent le texte du projet de loi "asile, immigration". Le texte défendu par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, était porté par la majorité La République en marche. Malgré les divisions au sein des macronistes, seul un député du groupe, l'ancien socialiste Jean-Michel Clément vote contre le texte. Quelques heures plus tard, le député de la Vienne anticipe son exclusion et il annonce lui même son départ du groupe parlementaire.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Jean-Michel Clément, ex-député LREM de la Vienne. (SEBASTIEN BAER / RADIO FRANCE)

Les députés votent Le 22 avril 2018 le texte du projet de loi "asile, immigration".  seul un député du groupe LREM, l'ancien socialiste Jean-Michel Clément vote contre le texte.

"Je suis en paix avec ma conscience"

Au début du mois d'août, le parlement a approuvé définitivement le projet "asile immigration" sans aucune opposition cette fois des députés La République en marche. Depuis sa mise à l'écart du groupe macroniste, Jean-Michel Clément, siège parmi les non inscrits, même si la place n'est pas très confortable, le député de 63 ans a toujours la conviction d'avoir fait le bon choix : "Je suis en paix avec ma conscience et c'est cela qu'il y a de plus important. J'ai été libéré lorsque j'ai appuyé sur le bouton pour voter contre. Il est de la responsabilité d'un parlementaire d'assumer aussi ses convictions avec force. On est sur un sujet pas banal. On est sur la capacité et la volonté de notre pays à définir les conditions d'accueil de personnes en souffrance. Je pense d'abord à ceux qui souffrent, à leur chemin d'errance, là où ils sont arrivés, comment ils sont arrivés. Lorsqu'ils sont arrivés ici, Ce qu'on leur doit c'est un accueil digne. C'est écrit dans notre Constitution, dans nos textes, dans les conventions internationales et là je crois que nous n'étions pas au rendez-vous."

Jean-Michel Clément a assumé : "J'avais entendu comme tout un chacun, péché véniel, péché mortel. Il faut assumer jusqu'au bout. J'ai préféré mettre en avant, d'abord la force de mes convictions sur un sujet comme celui-ci, plutôt que les conséquences de ce vote."

Aucune tête ne doit dépasser dans le groupe LREM

"Je regrette que certains qui se sont bien battus sur ce sujet, mais je crois qu'ils le regrettent aujourd'hui, ne soient pas allés jusqu'au bout de leur conviction qui sont les mêmes que les miennes. Je ne leur en veux pas, ce sont souvent des parlementaires pour qui c'est le premier mandat. Ils étaient confrontés pour la première fois à un exercice compliqué comme celui-ci. Je pense que si ce texte était arrivé dans deux ans ou dans trois ans, je pense qu'un certain nombre d'entre eux." souligne Jean-Michel Clément.

Si La République en marche continue sur cette voie, nos chemins vont s'éloigner et pas se retrouver

Jean-Michel Clément, ex-député LREM

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Jean-Michel Clément qualifie ses relations avec La République en marche de bons : "Ce sont des rapports de collègues parlementaires à collègues parlementaires. Après ceux qui voudraient me faire un procès particulier me l'avaient déjà fait avant. Donc ce n'est pas un souci." Jean-Michel Clément avoue que des appels du pied lui ont été faits : "Forcément. Cette position et mes expressions n'ont pas laissé indifférents les partis politiques. J'ai des échanges, des contacts, des discussions avec certains d'entre eux. Le Parti socialiste bien sûr, ça tombe sous le sens. Il aurait été malvenu de ne pas le faire. On est resté des très bons amis surtout qu'on partage des valeurs identiques sur un certain nombre de points." Jean-Michel Clément dit n'avoir ni remords, ni regrets : "Aucun. Et si c'était à refaire, je recommencerais." À la rentrée Jean-Michel Clément envisage de créer son propre groupe parlementaire d'opposition.

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