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Ils ont fait l'actu. Que devient le père qui avait enlevé son propre bébé à l’hôpital Purpan de Toulouse ?

Le 6 janvier 2018, un nourrisson de 2 mois gravement malade est enlevé par son père. Il est retrouvé 24 heures plus tard. Il estimait que la prise en charge de son fils n'était pas adaptée.

Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
L'hôpital Purpan à Toulouse (Haute-Garonne), le 6 janvier 2018. (REMY GABALDA / AFP)

Le 6 janvier 2018, le dispositif Alerte enlèvements est déclenché. C'est un nourrisson qui est recherché. Le bébé de 2 mois qui souffre d'une pathologie grave a été enlevé par son père à l'hôpital Purpan de Toulouse.

24 heures plus tard le nourrisson est retrouvé sain et sauf dans le département de l'Aude où s'était réfugié le père de famille. L'homme de 33 ans est aussitôt mis en garde à vue avant d'être placé sous contrôle judiciaire. Sept mois après son enlèvement, le bébé va bien, même si il souffre toujours d'un retard de développement et d'anomalies congénitales.

Brendan, le père de Tizio a accepté d'évoquer l'enlèvement de son fils. Il explique qu'il était convaincu que la prise en charge médicale n'était pas adaptée à l'état de santé de son enfant : "Ce que je ressentais et qui a été le déclencheur de l'acte déraisonné de partir avec lui, c'était que j'avais l'impression que personne ne voulait s'occuper de lui. Et puis à un moment j'ai senti qu'il était en danger et la seule solution que j'avais, c'était de partir, de m'extraire avec lui de l'hôpital. Cela m'a paru la seule issue."

À ce moment-là, le père de Tizio est en désaccord avec les choix de l'hôpital : "J'ai alors le sentiment que l'on n'agit pas dans son intérêt. Moi, je suis à côté de lui, j'ai l'impression que son cas est difficile, pour les médecins, pour les parents, pour tout le monde. Et à ce moment-là je voudrais que cela soit possible de discuter des choix thérapeutiques que l'on fait pour lui."

J'avais conscience que c'était extrêmement risqué. J'ai passé un après-midi à préparer le matériel dont j'avais besoin

Brendan

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La réaction de Brendan après le déclenchement de l'alerte enlèvement : "Je n'aurais jamais imaginé que cela prenne une telle ampleur. J'étais dans une démarche de le protéger, de bien m'occuper de lui, de faire au mieux les soins dont il avait besoin. À ce moment-là je n'ai pas pensé qu'on déclencherait l'alerte enlèvement, autant de recherches, et j'ai été surpris de ça."

Le père de Tizio explique comment il s'est occupé de son fils : "Je savais qu'au moindre changement de couleur de peau, il fallait que je me dirige vers l'hôpital le plus proche. Il était nourri par une sonde naso-gastrique, du coup je lui donnais son lait toutes les trois heures. Il avait la même quantité qu'à l'hôpital. Au lieu d'une pompe, c'était en seringue. Il avait besoin régulièrement de désencombrer ses poumons de sécrétions donc je faisais des massages."

Avec le recul, Brendan a-t-il des regrets ? Il estime qu'il n'avait pas le choix. "Si je devais revivre une situation comme ça, je sais que c'est par la parole que ça se dénoue mais dans la situation dans laquelle j'étais, il m'aurait fallu remuer beaucoup de choses, je n'en étais pas capable à ce moment-là. Je n'ai pas le sentiment que Tizio a souffert le temps où il était avec moi. J'ai le sentiment qu'il était bien et ça a été confirmé après par les médecins."

Tizio a eu neuf mois il y a quelques jours et se trouve toujours dans une structure pour enfants handicapés dans la banlieue de Toulouse, où son père lui rend régulièrement visite. Ce dernier sera jugé dans quelques mois, une fois que seront connus les résultats des expertises médicales réalisées sur l'enfant.

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