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Ils ont fait l'actu. Rachid Santaki, écrivain et organisateur de la plus grande dictée du monde sur les Champs-Elysées

Rachid Santaki organise depuis dix ans des dictées itinérantes dans tous les quartiers de France. Le 4 juin dernier, il a mis en place la plus grande dictée du monde sur l'avenue des Champs-Elysées, à Paris.
Article rédigé par franceinfo, Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Rachid Santaki, à la Maison de la radio, Paris, France. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE)

Le 4 juin 2023, à quelques mètres de l'Arc de Triomphe, plus de 5 000 personnes de 10 à 92 ans viennent participer à une dictée géante sur l'avenue des Champs-Elysées. Cet événement, qui a reçu plus de 50 000 candidatures, est une première mondiale et une prouesse pour le maître de cérémonie Rachid Santaki, "la plus belle avenue du monde avec la plus grande dictée du monde. Écoliers, collégiens, lycéens, adultes, des familles vont débarquer sur cette avenue et vivre leur 14 juillet de l'orthographe avec ou sans fautes", s'amusait-il à quelques heures de l'événement.


Sa première dictée, Rachid Santaki, écrivain, scénariste, formateur, l'a lue il y a dix ans dans un quartier de Clichy-sous-bois, sur invitation d'Olivier Klein, ex-maire de la ville et désormais ancien ministre du Logement. Il décide alors d'organiser des dictées itinérantes dans tous les quartiers populaires de France, baptisée "la dictée des cités", le but, c'est de démocratiser les grands textes de la littérature française Hugo, Zola, Flaubert. Des dictées, il en a lu des centaines depuis 2013. En 2018, il change le concept qui devient la Dictée Géante. Le texte, cette fois, est imaginé et écrit par les habitants lors d'ateliers.

1 400 personnes pour la plus grande dictée du monde

Trois dictées en tout ont été organisées sur les Champs-Elysées. Le 4 juin, celle qui a réuni près de 1 400 personnes a été homologuée par le Guiness des records. Un défi et des pages d'émotions encore fraîches dans la tête de l'organisateur qui se souvient "d'une maman et son fils non-voyant, participant à la dictée avec son ordinateur et la maman qui pleure. J'ai eu envie de pleurer aussi. Il y a des personnes en apprentissage de la langue française, des personnes folles de joie parce qu'elles ont gagné. C'est en fait ces moments d'émotion où on annonce les lauréats, où les gens viennent vous voir pour vous dire qu'ils ont passé un bon moment sont des instants magiques. En fait, c'est à la fin de la dictée que les gens vous transmettent quelque chose".

La plus grande dictée du monde du 4 juin dernier sur les Champs-Élysées a suscité beaucoup d'attention médiatique et fait changer de dimension Rachid Santaki qui pratique cet exercice depuis une dizaine d'années.

"Au-delà la couverture médiatique, l'événement a mis en lumière tout le travail mené depuis ces dix années, dans les ateliers d'écriture par exemple".

Rachid Santaki

à franceinfo

 

"Je fais travailler les participants à la dictée, les habitants de collectivités. Il y a tout un univers derrière cette dictée. Je dirais que la dictée du 4 juin a été la dictée qui cache la forêt. Ça m'a fait passer dans une autre dimension, à une autre échelle, et ça a vraiment mis en lumière mon travail, donc c'est très bien".

Il y a eu d'autres lieux emblématiques, y compris en dehors de France, pour cette dictée : la dictée de l'espace au musée de l'air et de l'espace avec Thomas Pesquet, deux dictées au Stade de France, une autre au Louvre d'Abou Dhabi. Aujourd'hui Rachid Santaki est "très sollicité par des pays francophones" pour organiser des dictées au Canada, sur le continent africain et en Asie aussi.

"Mon père sacralisait beaucoup la langue française"

Sa passion pour l'orthographe, pour les mots, pour la langue française, vient de son père né au Maroc, "J'avais occulté un souvenir incroyable que mon père m'a rappelé il y a un peu plus de deux ans. Il m'a dit 'mais c'est grâce à moi que tu fais des dictées'. Quand il m'a dit ça, j'ai été un peu surpris. Il m'a rappelé que étant jeune, très jeune, je lui lisais la dictée le samedi. J'ai ce souvenir du samedi matin, mon père écoutait la radio, il arrêtait tout et je devais lui faire la dictée. C'était un moment que je détestais et je pense que ça a déclenché quelque chose chez moi. L'idée de pouvoir rassurer les gens, d'avoir les mots assez justes, de le faire par le jeu. Et effectivement, ça vient tout simplement de mon père qui lui est marocain. Il a appris la langue française quand il est arrivé ici et il a beaucoup sacralisé cette langue. Et moi j'étais un finalement un des médiateurs très jeunes dans son apprentissage de la langue".

La "bonne dictée" c'est "d'y mettre des pièges. Donc les verbes pronominaux, les adjectifs de couleurs, invariables, peut-être du passé simple et des mots difficiles à écrire comme dithyrambiques, tyrosémiophilie d'autres ou d'autres mots de ce type".

Cet été, la dictée géante a pris la route des vacances. Rachid Santaki est allé à la rencontre des passionnés de mots et autres curieux sur la plage, à Leucate ou à Limay, par exemple.

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