Le climatologue français Jean Jouzel déçu de la conférence de Lima
Un compromis plus qu'un accord, d'ailleurs, qui conforte un objectif déjà connu : limiter la hausse des températures à deux degrés d'ici la fin du siècle. Interrogé depuis Lima après cette conférence, le climatologue français Jean Jouzel, également vice-président du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) est un peu déçu. "Les discussions que l'on a eues tout au long de cette semaine laissent préjuger de difficultés tout au long de l'année mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras".
Contributions insuffisantes
Sept mois après la Conférence de Lima, la menace d'un réchauffement de quatre à cinq degrés d'ici la fin du siècle est toujours bien réelle, car la plupart des pays qui participent aux négociations se font tirer l'oreille. Sur les 195 Etats parties prenantes, seuls 42 ont présenté leur stratégie pour lutter - sur leur territoire - contre le réchauffement climatique. Et à quelques mois de la conférence de Paris, c'est très insuffisant, regrette le climatologue Jean Jouzel. "Ces contributions étaient déjà plus ou moins connues lors de la conférence de Lima. On sait qu'elles ne sont probablement pas assez ambitieuses par rapport à l'objectif de deux degrés. Donc il faudrait que d'ici la conférence de Paris tous les pays mettent sur la table leurs contributions".
Menace réelle
Le climatologue et vice-président du GIEC met en garde contre les risques d'un réchauffement climatique qui ne serait pas maîtrisé. "Plus on s'éloigne de deux degrés, plus les conséquences sont importantes. Parmi les conséquences irréversibles, il y a l'élévation du niveau de la mer qui pourrait atteindre un mètre à la fin du siècle et jusqu'à trois mètres à l'horizon 2300. Et se poursuivre jusqu'à la perte complète du Groënland. Tous les voyants sont au rouge" s'alarme Jean Jouzel qui appelle tous les pays à participer aux efforts.
La conférence de Paris, qui débute fin novembre, sera donc cruciale. Si tout se passe comme prévu, le premier accord mondial devrait y être signé entre pays industrialisés et pays en voie de développement. Les pays les plus vulnérables sont ceux qui ont le moins de moyens pour faire face au réchauffement climatique: le Bangladesh, Haïti et le Nigeria.
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