Cet article date de plus de neuf ans.

Que devient Edith Bouvier ?

La journaliste avait été grièvement blessée à Homs en Syrie en février 2012. Deux autres reporters avaient été tués dans ces bombardements.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© maxppp)

Février 2012: Homs est en proie à de violents combats. La répression du pouvoir syrien est impitoyable. Dans ces bombardements, deux journalistes sont tués et Edith Bouvier est grièvement bléssée à la jambe. Elle lance alors un appel à l'aide pour sortir de Syrie:

J'ai la jambe cassée, j'ai besoin d'être opérée au plus vite. J'ai besoin d'un cessez le feu pour aller au Liban. 

Elle est finalement rapatriée en France. Les rebelles syriens de l'ASL et le photoreporter William Daniels l'exfiltrent clandestinement. Aujourd'hui, elle est toujours journaliste, et elle fréquente toujours les zones conflits. Plus que jamais attirée par ces situations tendues, elle est même retournée en Syrie, trois fois cette année pour des médias differents. Récemment, elle était à Kobané à la frontière turque, la ville que tentent de prendre depuis des semaines les islamistes de Daech.

Depuis sa blessure en 2012, Edith Bouvier n'arrête pas, entre deux séances de kiné: Pakistan, Congo, Ukraine et donc Syrie. Elle dit aimer retourner là bas, retrouver ceux qui sont devenus des amis et qui l'ont aidé à sortir du pays en 2012. Elle a écrit un livre sur ce périple quelques mois après son retour. Un livre nécessaire pour évacuer le traumatisme de la mort de ses deux confrères près d'elle à Homs.

Prudence et indépendance

Edith Bouvier se défend d'être la casse-cou, l'intrépide de service. Elle se sait responsable vis à vis de toutes ces personnes qui l'aident sur le terrain, et qui restent sur place. Edith Bouvier ne rime surtout pas avec tête brulée:

J'ai peur et je suis extremement prudente (...). Je ne réalise pas ces reportages pour combler mon ennnui.

Edith Bouvier travaille toujours en Free lance. Rfi , Le  Monde ou Le Figaro avec qui elle est en très bon terme, contrairement à ce qui a pu etre dit. Elle cultive son indépendance: "Je vais ou je veux quand je veux. Un certain nombre de rédactions n'envoient plus de journalistes dans les zones reputées trop dangereuses. Ces collaborations très diverses me permettent aussi de toucher des sujets et des publics differents." Revers de la medaille du métier de freelance, une relative solitude.

Edith Bouvier ne présente pas beaucoup de failles. La seule blessure dont elle affirme encore souffrir un peu aujourd'hui, c'est cette blessure à la jambe: "Quand je cours certains disent que je ressemble à un pingouin" . Et ca l'amuse !

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.