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À Giverny, les jardins à l'honneur dans une exposition au musée des impressionnismes

"Culture d'été", c'est chaque jour le coup de cœur culturel de franceinfo. "Côté Jardin - De Monet à Bonnard", une exposition à voir à Giverny, au musée des impressionnismes jusqu'au 1er novembre. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Exposition "Côté Jardin - De Monet à Bonnard" au musée des Impressionnismes à Giverny. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Une toile de Claude MonetJardin en fleurs à Sainte-Adresse, peinte vers 1866, ouvre l’exposition qui réunit impressionnistes et nabis, ces artistes qui formèrent l’avant-garde à la fin du XIXe siècle.

Souvent, on voit les impressionnistes comme des peintres du bonheur, les nabis comme des peintres de l'intérieur, et cela nous intéressait d'essayer de montrer une continuité, une influence réciproque entre ces deux mouvements, témoigne Cyrille Sciama, directeur du musée des impressionnismes de Giverny et commissaire de l'exposition. Les nabis ont beaucoup regardé Claude Monet mais Monet a aussi beaucoup regardé Bonnard."  

C'est la première fois qu'on met en regard croisé les nabis et les impressionnistes sur le thème du jardin.

Cyrille Sciama, directeur du musée des impressionnismes de Giverny et commissaire de l’exposition

Dans la première salle où se côtoient les œuvres de Pissarro, Monet, Bonnard, Vuillard, Denis ou encore Vallonton, le visiteur découvre la sensibilité de chaque peintre face au jardin. Parmi les thèmes de l’exposition, celui de la figure féminine. Portraits à la campagne, de Gustave Caillebotte, rappelle la condition des femmes au XIXe siècle.

"Portraits à la campagne", Gustave Caillebotte. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

"On voit quatre femmes dans un jardin, toutes occupées à leur activité de l'époque c'est-à-dire la couture ou la lecture, c'est un monde de silence, d'absence, de rêverie, raconte Cyrille Sciama. Pendant ques les hommes travaillent, les femmes s'occupent soit des enfants, soit de la maisonnée. Quand elles ont un peu de temps libre, elles lisent ou elles cousent."

Des oeuvres fascinantes

Parmi les nabis, Édouard Vuillard et Pierre Bonnard ont été les plus inspirés par le jardin. L’exposition présente un des chefs-d’œuvre de Bonnard, Crépuscule, dit aussi La partie de Croquet, peinture énigmatique qui représente la famille de l’artiste dans le jardin de la demeure familiale.

"Crépuscule" ou "La partie de croquet", Pierre Bonnard. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

"On a au premier plan les membres de la famille dont cet homme barbu, on sait que c'est le père de Bonnard, illustre Mathias Chivot, co-commissaire de l'exposition. Puis le personnage se détache sur une sorte d'arrière-fond qui est un buisson vert bronze et derrière il y a un point de fuite vers la droite..."

Cet espace sacré appartient au théâtre symboliste selon Mathias Chivot. "Deux femmes vêtues de blanc qui dansent un peu comme des elfes [..] qui donnent le deuxième nom au tableau, Crépuscule puisque c'est censé être un ciel de crépuscule"

À partir de 1910, nabis et impressionnistes se rejoignent dans leur représentation du jardin : Monet et Bonnard s’orientent vers une abstraction colorée.

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