Aimer, boire et chanter : le dernier film d'Alain Resnais
C'est une nouvelle plongée à la frontière entre cinéma et théâtre. La 3e adaptation d'une pièce d'Alan Ayckbourn par Alain Resnais : Aimer, boire et chanter , ou comment la vie de trois couples sans histoire est bouleversée par un seul homme, l'énigmatique George Riley. Car George Riley va mourir et ses amis se doivent de l'accompagner.
Surtout Kathryn, Tamara et Monica, alias Sabine Azéma, Caroline Silhol et Sandrine Kiberlain, trois anciennes conquêtes de George, qui vont venir à son chevet avec un empressement coupable, au grand dam évidemment de leurs conjoints respectifs, Colin, Jack et Simeon, campés par Hippolyte Girardot, Michel Vuillermoz et André Dussolier. Ce George Riley dont on ne saura rien exerce une étrange séduction sur ces dames.
Tout dans ce film respire le théâtre. L'histoire, les personnages et leurs névroses, les quiproquos. Mais il y a plus : tous les décors du film sont de faux décors, faits de carton et de tissus. Pourtant, il s'agit bien d'un film : quelques images de la campagne anglaise et des dessins de Blutch, le créateur de BD, sont là pour le rappeler.
Comme souvent chez Alain Resnais, la mort plane sur ce film. On aurait pu le dire également de son précédent film, Vous n'avez encore rien vu , mais son décès le 1er mars dernier fait que l'on peut difficilement s'empêcher de voir dans ce projet une sorte d'au revoir un peu facétieux à ses acteurs fétiches : Sabine Azéma et André Dussolier en tête. On est tenté de voir dans la figure mystérieuse de ce George Riley un peu de celle d'Alain Resnais.
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Aimer, boire et chanter* va sans doute en dérouter plus d'un, parce que c'est un cinéma audacieux, loin des conventions, qui fait appel à notre imaginaire. Rien que pour cela il mérite d'être vu.
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