Cinq choses à savoir sur Nino Ferrer
1 : Nino Ferrer aurait voulu être explorateur
Italien bouillonnant à la silouhette de dandy britannique,
Nino Ferrari est né à Gênes, a grandi en
Nouvelle-Calédonie, où son père ingénieur a travaillé, puis à Paris. Il a suivi
des études d'archéologie, a voyagé sur un cargo, fait des fouilles en Mélanésie...
mais sa plus belle terre d'exploration, c'est celle de la musique noire : jazz
mal peigné, blues, Rythm and Blues : il en est fou, et devient vite un musicien
émérite.
2 : Sa musique a été immortalisée chez Pedro Almodovar
Derrière Mirza et les Cornichons , il y a d'autres merveilles
à retrouver dans l'intégrale, comme le titre C'est irréparable.
Repris des années plus tard par l'espagnole Luz Cazal, il
devient Un ano de amor dans le film Talons Aiguilles , de Pedro Almodovar. C'est
pourtant l'un des premiers morceaux sortis par Nino Ferrer, sur une face B, en
1963.
3. Une partie des tubes de Nino sont sortis en France alors
qu'il avait décidé de s'exiler en Italie
Le Telefon , par exemple, qui sort alors que Nino est déjà
loin. Au bout de trois ou quatre années de carrière, Nino en a marre qu'on lui
réclame des titres rigolos, enregistré parfois à contre cœur. Il part en Italie
en 1967 pour tenter autre chose : il y fait de la chanson et présente son show
à la télé, avant de s'apercevoir que les règles du show-business sont les mêmes
: il écrit l'ébauche de la Maison de la fontaine (Povero Cristo) qui sera
refusée par les radios. Finalement, il rentre en France trois ans plus tard,
déçu.
4. Nino Ferrer était
l'un des précurseurs du "home studio"
L'enregistrement des disques à domicile : pour maitriser la
composition de ses disques de A à Z, Nino a fait sa musique tout seul chez lui
dans ses studios. Le vrai virage, ce sera l'album Nino and Radiah, album aux
accents de rock progressif et psychédélique écrit dans son studio de la Martinière,
la propriété qu'il habite à Rueil-Malmaison près de Paris, qui lui inspire,
d'abord en anglais, ce qui deviendra l'un de ses tubes historiques : South .
Nino Ferrer poursuivra ensuite cette méthode de travail : à
partir de 1975, tout se fait à la Taillade, son repaire près de Montcuq, où se
retrouvent toujours ses fils et son épouse Kinou, et près duquel Nino s'est
donné la mort le 13 août 1998.
5. Nino Ferrer a fait sa version de la Marseillaise
Une version de notre hymne, enregistrée pour le bicentenaire
de la Révolution en 1989, avec la
chorale de son village et qui a même fini à l'époque sur un plateau télé de
Michel Drucker, quand Nino en solo ne passait plus à la télé depuis longtemps.
Pour lui, la musique se faisait, en famille, en tribu, elle
est affaire de convivialité, pas forcément de célébrité, avec laquelle il avait
un rapport compliqué. L'un de ses deux fils, Arthur Ferrari, s'est pourtant lui
aussi lancé en toute liberté dans la musique, gardant en tête les aveux
paternels : "Il m'avait confié que cette réussite lui avait permis de
faire toute sa vie comme il en avait envie, mais aussi que c'était la pire chose qui lui était
arrivé ".
Pierre, son autre fils résume sobrement : "Nino n'était
certainement pas formaté pour être un produit de consommation ".
Les actus pour célébrer les 15 ans de la disparition
de Nino Ferrari :
https://www.facebook.com/pages/Nino-Ferrer-Officiel/499581956799900?fref=ts
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