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Culture d'été. À la (re)découverte de l’Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue et de son centre d'art contemporain

Près de trois ans après sa fermeture pour travaux, l’abbaye située dans le Tarn-et-Garonne vient de rouvrir à la visite. On peut désormais y découvrir la collection d’art moderne des anciens propriétaires, Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'abbatiale et la salle capitulaire de l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue vues depuis l'ancien cloître. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Nous sommes à Ginals, à une quarantaine de kilomètres de Montauban. C’est ici en pleine nature, dans un environnement totalement préservé, que se trouve l’abbaye cistercienne de Baulieu-en-Rouergue, bâtie au XIIIe siècle.

En 1953, un couple de collectionneurs, Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi tombent amoureux du site. Ils rachètent l’abbaye et se lancent dans dix années d’importants travaux de restauration. "Si cette abbaye est là aujourd’hui, dans cet état, c’est surtout grâce à l’action de Geneviève Bonnefoi et de Pierre Brache".déclare Delphine Christophe, directrice de la conservation au Centre des monuments nationaux. 

Une vue de l'intérieur de l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue. (ANNE CHEPEAU / RADIOFRANCE)

Une collection de trente ans

En 1970, le couple de collectionneurs ouvre le premier Centre d’art contemporain de la région Midi-Pyrénées. Des expositions sont alors organisées dans l’abbatiale. Quelques années plus tard, ils décident qu’une fois disparus, abbaye et œuvres d’art reviendront au Centre des monuments nationaux qui vient d’achever une nouvelle campagne de restauration. Un parcours muséal a été aménagé dans le logis abbatial pour présenter la collection des époux Brache-Bonnerfoi constituée entre 1947 et le début des années 1970.

"C’est une collection qui représente les formes d’abstraction, l’art de l’avant-garde qui s’est créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans une France qui est alors en pleine effervescence", décrit Benoît Grécourt, l’administrateur de l’abbaye de Beaulieu-en-Rouergue.

Les trois dessins de Jean Dubuffet retrouvés par hasard au fond d'un carton. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

165 œuvres sur les 1363 de la collection sont actuellement exposées : des peintures, des dessins et quelques sculptures. Parmi les artistes majeurs représentés, on peut citer Hans Hartung, Jean Fautrier, Jean Dubuffet et Simon Hantai. L’inventaire de la collection a été marqué par plusieurs belles découvertes comme une gouache de Jean-Paul Riopelle, une aquarelle de Zao Wou-Ki et trois dessins de Jean Dubuffet, artiste qui fut très proche des collectionneurs.

"On les a trouvés dans une enveloppe kraft au fond d’un carton, avec toutes sortes de vieilles paperasses… Ce sont des dessins collages réalisés à partir de papier kraft et qui sont des dessins au feutre."

Benoît Grécourt

sur franceinfo

Les œuvres abstraites de la collection Brache-Bonnefoi trouvent parfaitement leur place dans les espaces du logis abbatial. Les anciennes garde-robes ont ainsi été transformées en cabinet d’art graphique où les dessins sont exposés à l’abri de la lumière. Dans l’abbatiale, un triptyque réalisé en 1972 par l’artiste franco-tchèque Jaroslav Serpan témoigne d’un dialogue très réussi entre art contemporain et architecture cistercienne.  

Le triptyque de l'artiste Jaroslav Serpan dans l'abbatiale.  (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

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