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Culture d'été. L'écoterrorisme au cœur des romans policiers

"Culture d'été", c'est chaque jour le coup de cœur culturel de franceinfo. Quand l'urgence climatique devient un sujet de roman policier, la réalité semble plus que jamais terrifiante.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Olivier Norek signe un roman noir, "Impact", en forme de manifeste écologique. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le thème en lui-même n'est pas nouveau. Les questions d'environnement, le changement climatique, les agressions contre le paysage ou la sauvegarde d'un milieu ou d'un écosystème en danger sont des thèmes que l'on retrouve depuis longtemps dans les romans noirs. Mais aujourd'hui, l'urgence climatique et la mollesse apparente des réponses politiques apportées offrent des thèmes encore plus puissants aux auteurs de fiction.

L'écoterrorisme est un sujet depuis les années 1970, mais Edward Abbey, avec son Gang de la clef à molette, passait pour un doux dingue avec ses défenseurs du désert. Son humour aplanissait les angles.

Dénoncer le monde industriel

La rage et la conviction des auteurs aujourd'hui rendent ces polars beaucoup plus sombres. Au début des années 1990, le Norvégien Gert Nygardshaug dans Le zoo de Mengele penchait pour la cause de son héros, un jeune et bel indien d'Amazonie devenu écoterroriste avec dans le viseur les plus grands pollueurs ou destructeurs de la planète.

Cet hiver, Olivier Norek s'est engouffré dans cette même brèche avec son dernier roman, Impact"On rencontre un homme, un homme en colère : Virgil Solal, qui fait le constat que face aux plus grands assassins de l'humanité, le réchauffement climatique et la pollution, on parle de dizaines de millions de morts par an, souligne Olivier Norek. Il fait le constat que nous ne sommes ni protégés ni défendus et que les responsables de cette pollution et de ce réchauffement climatique ne sont ni inquiétés ni punis." 

Je me suis dit qu'à la manière d'un lanceur d'alerte, je préférais écrire ces lignes avant que ça devienne réalité et je préférais construire ce monstre avant qu'il nous tombe dessus.

Olivier Norek, auteur de "Impact"

Le roman policier en général sait parfaitement capter les tensions du monde et les auteurs de polars abordent volontiers les problèmes sociaux et les engagements politiques. "Ce n'est pas que j'ai une grande tendresse parce que sa finalité, qui est celle de la violence, je ne la reconnais pas, poursuit l'auteur. Moi, j'ai quand même été policier pendant 18 ans donc si un policier écrit un appel au meurtre, ça ne va pas fonctionner. En tout cas, ce n'est pas dans ma morale. Ce n'est pas qui je suis, ni dans mon ADN."

Défendre la faune

Impact d'Olivier Norek est sorti chez Michel Lafon. Outre Le gang de la clef à molette d'Edward Abbey, régulièrement republié chez Gallmeister, on peut également signaler Clark, un court roman d'Anouk Langaney publié chez L'Atalante. Anouk Langaney raconte l'histoire d'une maman très moderne, très libre, qui veut former son fils à sauver la planète et l'humanité, en faire une sorte de super-héros écoterroriste.

Également sorti au printemps, L'Heure du loup de Pierric Guittaut, aux Éditions des Arènes. Pierric Guittaut s'intéresse au retour des loups dans nos campagnes, en l'occurrence en Sologne où, après la découverte du corps mutilé d'une jeune fille, les esprits vont s'échauffer sur ce thème du retour du loup et tout l'imaginaire qu'il porte avec lui.

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