Culture d'été. L'exposition "Phoenix" de la photographe Noémie Goudal à Arles
À Arles, les Rencontres de la photographie font cette année une large place aux femmes photographes. Parmi elles, la Française Noémie Goudal. Son exposition "Phoenix", inspirée par les recherches sur les climats anciens, est présentée jusqu’au 28 août.
Depuis plusieurs années, Noémie Goudal s’intéresse à la paléoclimatologie, l’étude des climats anciens. Dans la pénombre de la chapelle des Trinitaires, en plein centre d’Arles, elle présente quelques-unes des photos et des vidéos qu’elle a réalisées sur ce thème ces dernières années.
"Je vais m’inspirer de toutes ces lectures, de toutes ces discussions avec les scientifiques pour créer chacune de mes installations, qu’après je photographie."
Noémie Goudalsur franceinfo
"Je pars toujours d’installations que je crée de manière très artisanale avec une petite équipe", explique Noémie Goudal.
Dans l’exposition, ce sont les photos et les vidéos de ces installations que les visiteurs découvrent. Le parcours débute avec une série de cinq photos grand-format. Noémie Goudal a photographié une palmeraie, elle y a placé les images imprimées qu’elle venait de prendre, avant de photographier à nouveau les lieux, créant ainsi une forme d’hallucination entre la nature et les photos imprimées. Plus fascinants encore, les deux films projetés sur grand écran de chaque côté de la chapelle. Celui intitulé Below the Deep south plonge les visiteurs dans ce qui pourrait être une forêt tropicale en feu.
"C’est un plan fixe avec neuf strates de papier qui sont devant la caméra l’une après l’autre. C’est une sorte d’illusion d’optique. J’ai travaillé avec un artificier pour pouvoir les brûler au fur et à mesure. Ce qu’on peut apercevoir, c’est la destruction par le feu d’une strate puis d’une autre", commente Noémie Goudal. Ici le feu est à la fois destructeur et révélateur. L’autre film Inhale Exhale est une réflexion sur le niveau 0, le niveau de la mer.
Des décors de paysages, imprimés sur des bâches, émergent lentement de l’eau. Au-delà du message porté par Noémie Goudal, chacun peut interpréter librement ses créations. "Chacun peut apporter son propre discours mais ce que j’espère apporter ce sont des questionnements sur une vision de la terre beaucoup plus globale, beaucoup plus lointaine", souligne Noémie Goudal.
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