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Des barbouzes, une jolie fille, la Corée du Nord… Jean Echenoz s’amuse

Jean Echenoz est l'un des écrivains français les plus appréciés, il publie son 16e roman, "Envoyée spéciale" chez Minuit. Ce faux roman d'espionnage est déjà dans les meilleures ventes du début de l'année, un livre qu'on lit en riant.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
  (Le dernier livre de Jean Echenoz est un faux roman d'espionnage © BISSON/JDD/SIPA)

Ce n'est pas tous les jours que lecteur jubile à ce point. Jean Echenoz fait partie de ces rares auteurs capables de disserter sur la malédiction de la boîte de médicaments que l'on ouvre toujours du mauvais côté, celui de la notice. Non pas pour faire un bon mot mais pour planter le décor. Et celui de ce roman est loufoque: Constance, jolie Parisienne se fait enlever par des pieds nickelés en service commandé pour un général en fin de carrière dans le renseignement. De la Creuse à la Corée du Nord elle devient peu à peu espionne, rebondissements, personnages décalés et touchants, ça sent un peu les années 70, les films comiques  pleins de barbouzes. Mais Jean Echenoz brouille les pistes, va vite et avoue son goût pour le polar et le roman d'espionnage.

Et là où Jean Echenoz crée une belle complicité avec le lecteur c'est quand le narrateur, ou lui-même, commente le roman en train de s'écrire. Page 293 par exemple: "Il serait long, pénible de décrire en détail le parcours des fugitifs vers le sud, parcours lui-même fort pénible et n'en finissant pas". C'est drôle, ça donne encore plus de mouvement dans le récit, un joli clin d'œil au lecteur. Enfin si la Corée du Nord n'est pas un pays spécialement drôle, Jean Echenoz extraie le ridicule de cette dictature à l'épouvante de son quotidien.

 

"Envoyée spéciale" de jean Echenoz aux éditions de Minuit.

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