Disiz : Trans-lucide
On rembobine : en 2000, Disiz La Peste, petit prodige
d'Evry, débarque avec Jpète les plombs , qui tourne en boucle sur
les radios. Premier album vendu, Le Poisson Roug e, à plus de 200.000
exemplaires. A l'époque, Sérigne (son vrai prénom) n'a pas 20 ans et le succès
ne sera pas évident à gérer : crise personnelle, remise en question. En 2009, après un cinquième disque, Disiz veut quitter le rap. Il tente même
un pas vers le rock (Dans le ventre du crocodile , sous le pseudo Peter
Punk), a un trou d'air. Ce qui lui a justement permis de gagner un peu de
hauteur.
Pour faire la paix avec lui-même, Disiz le métis a dû
accepter ses paradoxes, ses envies parfois aux antipodes. Il faut dire que
Disiz est multi-tâches : rappeur, mais aussi écrivain (deux romans sous son vrai
nom Sérigne M'baye Guéyé), et comédien (on l'a vu à l'automne dernier au
théâtre jouer dans Othello avec Denis Lavant). Il revendique haut et
fort ses racines de banlieusard mais ne veut pas être réduit à un gamin de
cité. Bref, entre Sérigne et Disiz, la discussion n'a pas toujours été
simple. Le dialogue est aujourd'hui rétabli, et s'entend aussi dans cet album
sur le titre Complexité Française : "Je bois pas de pinard, j'aime
le fromage, suis-je à moitié français ? Je kiffe plus les bouquins que la
bagarre, suis-je un mec de cité ?"
Disiz assume la richesse du mélange, dans un album de rap
protéiforme et curieux, qui a aussi digéré ses récréations électro et pop. Il
est en tournée en ce moment. Retrouvez toutes les dates sur http://www.disiz.fr.
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