Festival d'Avignon : "Réparer les vivants" et Emmanuel Noblet bouleversent le off
A la lecture du roman, Emmanuel Noblet a aussitôt commencé à travailler, pour faire entendre sur scène cette langue, celle de Maylis de Kerangal qui a emprunté le titre à Tchekov. L’action se passe sur 24 heures. Tout est théâtre dans cette tragédie de l’espoir, où des parents doivent décider s’ils autorisent des médecins à transplanter les organes de leur jeune fils mort dans un accident de voiture. Pour Emmanuel Noblet, le personnage principal, c’est le cœur de Simon, la vie qui bat encore en lui. C’est pour ça qu’il ne joue pas tous les personnages, utilise des voix off afin d’incarner au mieux le drame qui se joue.
Une ode au don
L’exercice était risqué, comment ne pas perdre la force du texte, si bien structuré, quand le jeune acteur décide de tout porter sur ses épaules ? Il a fallu couper, resserrer, laisser finalement le spectateur (s’il n’a pas lu le roman) imaginer qui sont vraiment cette mère, ce père dévastés par la douleur, ces médecins, avec leurs parts d’ombre, leurs fantaisies, pour se concentrer sur l’essence du livre : le dépassement, le don.
Maylis de Kerangal avait sculpté une langue puissante, restituée sur scène, elle ne perd rien de sa beauté, bien au contraire. Comme l’auteur du roman, Emmanuel Noblet joue avec nos émotions, oui les larmes montent, mais ici pas de triche, c’est violent, mais la vie, y compris avec l’humour doit triompher.
"Réparer les vivants " par Emmanuel Noblet, d’après le roman de Maylis de Kerangal au festival off d’Avignon, théâtre de la condition des soies jusqu’au 25 juillet.
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