Journal d’une renaissance
Isabelle Fruchart est l’auteur de ce monologue que Zabou Breitman a tout de suite voulu adapter. Isabelle Fruchart y raconte sa perte brutale d’audition à l’âge de 14 ans et les années passées à n’entendre qu’une partie de ce qu’on lui dit. En effet, il a fallu attendre ses 26 ans pour qu’un diagnostic soit vraiment posé : 70 % d’audition en moins à chaque oreille. A 37 ans, onze ans après avoir appris sa surdité, elle a enfin décidé de se faire appareiller. Dans son spectacle, la comédienne relate jour après jour avec une incroyable précision, une distance surprenante et beaucoup d’humour ce retour à la vie sonore.
Une véritable épopée
Devant un mur végétal, avec pour seul accessoire un tabouret, Isabelle Fruchart raconte sa vie, telle une épopée, une aventure. Son métier de comédienne y tient une grande place. Elle explique combien elle a dû redoubler d’effort pour réussir à jouer malgré son handicap. Elle raconte également les occasions manquées comme cette rencontre avec un directeur de théâtre qui lui demande de lui laisser son manuscrit et à qui elle répond "bien sûr que non ", car elle n’a pas compris ce qu’il veut.
Les spectateurs se mettent dans les oreilles de la comédienne
L’excellente idée de Zabou Breitman a été de faire vivre aux spectateurs les expériences auditives de la jeune femme, grâce à un formidable travail de mise en scène sonore. Ils se mettent dans les oreilles d’Isabelle Fruchart. Ainsi, au cinquième jour de son appareillage, alors qu’elle est dans un café bruyant, le public entend, comme elle, l’insupportable cacophonie créée par l’amplification. Le spectateur entre alors véritablement en empathie avec la comédienne.
"Journal de ma nouvelle oreille" jusqu’au 4 juillet à Paris, au théâtre du Rond-Point.
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