"La flûte enchantée", de Mozart à l'Opéra Bastille
Le premier par le chef d'orchestre, directeur musical de l'Opéra national de Paris, Philippe Jordan, là où à Baden Baden le pourtant brillantissime Simon Rattle, s'était emmêlé les baguettes.
Le second par la soprane colorature française Sabine Devieilhe, 28 ans, qui marche allégrement dans les pas de Nathalie Dessay, avec le rôle redoutable de la reine de la nuit.
Le troisième par Robert Carsen, qui avait monté la flûte il y a 20 ans avec Nathalie Dessay au festival d'Aix-en-Provence, qui présente une version épurée, débarrassée des références mozartiennes à la franc-maçonnerie et se concentre sur les grands thèmes dramatiques du livret : l'amour, la mort...
Sur scène, pelouse verte, tombes creusées, entrailles de la terre sous les tombes dans le deuxième acte et en fonds de scène, le plan fixe vidéo d'une forêt aux quatre saisons, costumes actuels...
C'est simple, classe, la distribution est parfaite et on sent vraiment que le metteur en scène et le chef Philippe Jordan ont travaillé à l'unisson.
Cet opéra, qui sera le dernier de Mozart, est un conte ésotérique, mi chanté, mi parlé, une magie populaire, l'histoire simple du prince Tamino perdu dans une forêt, que l'oiseleur Papageno va accompagner pour retrouver la belle Pamina aux mains de Sarastro moins cruel que ne le prétend la reine de la nuit. Un rite initiatique amoureux qui évoque les rites francs-maçons qui passionnaient Mozart et ici, dans cette production une sublime histoire d'amour dont Robert Carsen pousse la théâtralité. Les chanteurs arrivent plusieurs fois par le public et ils évoluent aussi entre la fosse d'orchestre et la scène, ce qui complique la tache du chef, mais Philippe Jordan n'a peur de rien, on le voit même chanter du début à la fin, il ne lâche jamais du regard les interprètes.
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