La photographie comme "un moyen de tenir son journal" : une rétrospective consacrée à Henri Cartier Bresson est à voir à Landerneau
Plus de 300 photos sont rassemblées dans l’exposition Henri Cartier Bresson présentée au Fond Hélène et Édouard Leclerc, à Landerneau. Elle donne à voir quasiment toute l’œuvre du célèbre photographe : des images surréalistes des années 1930 jusqu’aux photos des années 1970. On y découvre un photographe multiple, un humaniste, que l’on suit d’Espagne en Russie, des États-Unis en Inde, du Japon à Cuba.
"Finalement, à travers cette exposition, on parcourt quelques-uns des grands moments du XXe siècle, des moments surréalistes car Cartier Bresson est très proche du groupe surréaliste, la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale, les moments d’indépendance, aux États-Unis, au moment de la lutte pour les droits civiques, Mai-68… On pourrait comme ça enfiler les moments comme un collier de perles tellement on a ce sentiment que Cartier Bresson est au bon endroit au bon moment", commente Clément Chéroux, le commissaire de l’exposition.
"Au bon moment"
"Au bon moment", soulignait lui-même Henri Cartier Bresson dans une interview en 1962 : "Pour moi, la photographie est un moyen de dessiner, de tenir mon journal. La grande jouissance c’est d’être devant un sujet qui ‘hop’ s’impose à moi et d’avoir appuyé au bon moment". Henri Cartier Bresson inventa le concept de l’instant décisif. Ce moment où le photographe sait qu’il doit déclencher. Une de ses photos les plus célèbres Derrière la gare Saint Lazare, où l’on voit un personnage sauter au-dessus d’une flaque d’eau, en est l’illustration.
Parmi les images fortes de l’exposition, il y a celles prises en Allemagne en 1945. "Il va ramener de ce voyage quelques images absolument saisissantes, un enfant dans un camp de prisonniers portant une veste trop grande pour lui, dont on peut imaginer qu'il l'a prise à un cadavre sur le bord d’une route, décrit Clément Chéroux, en exemple. Et puis cette image iconique dans un camp de prisonniers où une ancienne détenue reconnaît la personne qui l’a dénoncée".
Henri Cartier Bresson voulait garder l’anonymat pour pouvoir travailler librement. Il a pourtant été beaucoup photographié par ses pairs. Une vingtaine de ces photos peu connues, le montrant au travail, ouvrent les 21 sections de l’exposition. A voir jusqu’au 5 janvier au Fond Hélène et Édouard Leclerc à Landerneau.
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