Les "Skagboys" d’Irvine Welsh sont de retour !
Ils sont tous là, Renton, Sick Boy, Begbie et Spud, avec quelques années de moins, dans les bas-fonds d'Edimbourg, ravagée par la crise. En épigraphe Irvine Welsh a choisi cette phrase de Margaret Thatcher: "la société n'existe pas", l'auteur démontre tout le contraire. La désindustrialisation de la Grande Bretagne à partir de la fin des années 70 a laminé la classe ouvrière, dont les enfants privés d'avenir foncent tête baissée vers la drogue.
"Skag" en argot écossais, c'est l'héroïne, se l'injecter c'est fuir ce monde en déclin, Irvine Welsh montre comment dans cette mutation violente, la drogue a anesthésié une génération. "Skagboys" c'est du Zola sur fonds de musique saturée, l'humour en plus : vols minables, virées dans les pubs, bagarres, cure de désintoxication hilarante et très touchante à la fois, ces personnages sont pleins de vie. Certes ils la brûlent, mais ils sont bien une société, n'en déplaise à Margaret Thatcher.
C'est aussi une langue, l'argot écossais
Félicitons le traducteur Diniz Galhos qui a su mettre en français ce parler fleuri, âmes sensibles s'abstenir. Irvine Welsh est un écrivain de la classe ouvrière, il en vient, mais n'allez pas croire qu'écrire comme ça est facile, c’est un travail de longue haleine, une musique à restituer, celle de ces années-là. "Skagboys" se lit en montant le son : Iggy Pop, New Order, Bowie, la playlist est longue.
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