Nicole Croisille, tenancière de cabaret fait des étincelles dans "Irma la douce"

"Irma la douce" est l'une des rares comédies musicales françaises qui a triomphé à Broadway. Les chansons sont composées par Marguerite Monnot, l'auteur de "l'Hymne à l'amour" d'Edith Piaf. Les textes sont signés Alexandre Breffort, journaliste au Canard Enchainé qui maniait l'argot aussi bien que Jacques Audiard. C'est l'histoire farfelue à Paris dans les années 50 d'un proxénète tellement amoureux de sa prostituée, qu'il décide de se déguiser en un homme barbu pour devenir son unique client, mais est tellement jaloux de lui qu’il le tue… et finit en prison.

Lorant Deutsch est Nestor le maquereau. Marie Julie Baup, sa femme à la ville, incarne la douce prostituée Irma. Et tous deux chantent sur scène. Quant à Nicole Croisille, elle incarne la tenancière du cabaret où trainent les proxénètes. Dans sa robe noire longue, elle traine ses hauts talons sur ce monde de maquereaux et incarne une narratrice à la fois classe et autoritaire. Sur scène, Nicole Croisille fait des étincelles : elle sait cueillir le public dans sa main dès la première minute – elle, l'ancienne meneuse de revue, la Jazz woman, elle sait haranguer les spectateurs.

Une interprétation impeccable 

Le rôle lui est allé comme un gant, dès les premiers essais, avec le metteur en scène Nicolas Briançon.  "J’ai tout de suite pensé à utiliser un porte cigare. J’ai habité Pigalle, et je connaissais ces femmes un peu chic qui tenaient ces bars. Dès les répétitions, Nicolas Briançon m’a dit que je savais occuper la scène. Je m’échappe partout" .

Sur scène, Nicole Croisille chante, danse, joue impeccablement la comédie musicale dans des costumes parfois très osés. Quand on demande à celle qui aime la comédie musicale comment elle définirait son métier, elle répond : "Polyvalente. En France, les tours de chant sont très codifiés, on ne nous demande que de chanter. Mais j’aime jouer la comédie, lire des poésies. Les critiques qui écrivent de bons papiers sur moi avec ce spectacle semblent me découvrir, mais j’ai pas l’impression de faire autre chose que ce que je fais d’habitude" .

Irma La Douce au théâtre de la Porte Saint Martin