Paparazzi ! Photographes, Stars et artistes

Le visiteur est tout de suite mis dans le bain, car accueilli par une oeuvre de l'Irlandais Malachi Farrell intitulée "Interview".

L'artiste nous fait vivre une arrivée devant les photographes, avec la foule qui murmure, les appareils qui se mettent en mouvement et les flashs qui crépitent. De quoi dissuader d'emblée le visiteur de devenir une star.

La première partie de la visite nous fait découvrir l'envers du décor de ce métier finalement assez peu connu. Comment travaillent-ils ? Dans quelles conditions ? Avec quel matériel ? Il y a l'arsenal de camouflage comme la bonne vieille tenue de touriste, et les méthodes.

Le tournant pour la profession, c'est l'Italie de 1960, pour son film la Dolce Vita Federico Fellini invente le mot paparazzi, qui devient vite l'antihéros, le double négatif du reporter de guerre.

Ces mauvais garçons (parce que ce sont pour l'essentiel des garçons) ont réalisé quelques clichés parmi les plus célèbres du siècle dernier. Des clichés de femmes, essentiellement, que l'on retrouve dans l'exposition. Des séries de photos volées de Brigitte Bardot, les nus de Jackie Kennedy, ou plus récemment Paris Hilton. Ces photographies nous rappellent que les stars sont parfois des victimes consentantes des paparazzis.

Il est intéressant de voir comment les artistes se sont appropriés, ou ont détourné les codes paparazzi pour leurs oeuvres.Cela va d'Andy Warhol au Suédois Ulf Lundin qui a photographié ses propres voisins à la manière des paparazzis ou Alisson Jackson, à qui l'on doit cette fausse photo volée de George Bush, dans le bureau ovale, en train de contempler un peu impuissant un rubik's cube.

Tous ces travaux ont en commun cette manière unique qu'ont les paparazzis de photographier sur le vif, des instants de vérité. Une vérité futile ou capitale, c'est au visiteur d'en juger.

Paparazzi ! Photographes, stars et artistes , c'est jusqu'au 9 juin au Centre pompidou Metz.