Plaza Francia : Ringer version Tango au Printemps de Bourges

Quand la voix des légendaires Rita Mitsouko apparaît, impériale, le chignon haut, la chaussure à talons vernie et la jupe moulante, on se rappelle que, chez la chanteuse, la fibre latina vibrait déjà à l'époque de Marcia Baila .

Catherine Ringer version tango, on n'y avait pas pensé, mais à l'écoute et sur scène, cela devient une évidence. Dès les premières notes, lumière tamisée, entourée de ses quatre musiciens, Catherine Ringer joue les femmes fatales un peu blessée, et emmène son tango, en version originale, dans un pas de deux bien exécuté avec la chanson française.

Pour la mettre en valeur, deux chevaliers servants venus du Gotan Project, ce trio qui avait entrepris de mélanger le tango et l'électronique, Eduardo Makarroff l'Argentin et Christoph H. Müller, le Suisse, avaient envie de nouvelles déclinaisons, sur d'autres voix féminines. Mais après un coup de fil et deux titres, la présence vocale de Catherine Ringer, s'est imposée sur leurs chansons, éclipsant les autres candidates potentielles.

Si le tango lui va si bien, c'est grâce à la gouaille de son timbre et son interprétation dramatique, qui rappellent aussi ce que la chanson française et le tango ont échangé depuis près d'un siècle. Jamais l'exercice ne devient trop sérieux : Catherine Ringer joue le jeu, mime les amantes délaissées, change de tenue, roule des yeux séducteurs et esquisse un pas de tango avec Makaroff, mais n'hésite pas à glisser une pincée d'humour et de légèreté dans le personnage, pendant que sa voix se promène avec une facilité déconcertante sur ce répertoire vocalement exigeant (y compris les reprises du Libertango de Grace Jones ou le tubesque Marcia Baila des Rita Mitsouko). Une révélation.

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Les dates de tournées](http://www.plazafrancia.tv/)

Le printemps de Bourges