"Sur les cendres en avant" : chantons sous acide
Le début est improbable : deux sœurs, Macha et Nina, partagent quasiment leur appartement avec leur voisine, puisque le mur de séparation a brulé suite à un incendie. On s'observe, on se jauge. Le désespoir se profile toujours en musique.
L’auteur, Pierre Notte, est aussi acteur, chanteur, metteur en scène. Il aime émailler ses pièces de chansons, comme dans "Moi aussi je suis Catherine Deneuve" qui l’a fait connaître du grand public, une pièce autour de jeunes filles qui se prenaient pour la star du cinéma français. Merveilleux témoin des tourments humains, il confronte cette fois quatre femmes engluées dans leur quotidien. Le spectacle drôle, sensible est réalisé avec des bouts de ficelles : un scotch au mur simule une porte, la voix off Nicole Croisille raconte qu'un morceau du plafond s'écroule sur la scène, une seule pianiste accompagne les interprètes.
Au fur et à mesure, la pelote de laine se déroule et on découvre chacune des personnages. Les mots sont modernes : on se traite de "mollusque", de "goudou", de "connasse". Chaque femme a son style de musique : A Nina la petite sœur, des airs romantique; à Mademoiselle Rose, la voisine engluée sur sa chaise, des chansons dissonantes à la Kurt Weill. Et partout, l'influence revendiquée des "Parapluies de Cherbourg", le film de Jacques Demy avec des voix non lyriques qui apportent de la grâce à cette pièce. Mais la grande différence, explique Pierre Notte, c’est que contrairement aux Parapluies de Cherbourg, cette fois, "Ça va finir bien, les gens vont finir par se rencontrer et ne vont pas se rater ".
**"Sur les cendres en avant", de Pierre Notte, avec Juliette Coulon, Blanche Leleu, Chloé Olivères et Elsa Rozenknopp,
à découvrir à Paris au Théatre du Rond Point jusqu'au 14 mai.**
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