The Kills, clair-obscur et rock total
La formule fonctionne pour la cinquième fois : une chanteuse, un guitariste et une boîte à rythmes. Postulat original et fondateur des Kills. Elle, Américaine, et lui Anglais, deux meilleurs amis, deux âmes soeurs du rock parfois un brin marketé faussement poisseux et vraiment fashion. Mais force est de reconnaître que l'alliage de la voix sexy d'Allison Mosshart et la guitare saccadée de Jamie Hince fonctionne toujours aussi bien.
Les Kills, posture agaçante parfois mais honnête artistiquement, savent faire des albums qui transportent. Vers de sombres horizons bouchés par une guitare saturée, ou vers des cieux illuminés par une voix habitée.
Du temps à venir
Cinq ans depuis la sortie du précédent album, Blood Pressures ... Non pas qu'il ait fallu retrouver l'inspiration, mais Jamie Hince a dû subir six opérations à la main après un accident, l'obligeant à changer sa manière de jouer. Il s'est ensuite enfermé dans un wagon du Transsibérien pour écrire et composer. Le duo a décidé de casser la routine suite à ces contretemps, installant un studio dans une maison à Los Angeles pour se laisser envahir par une ambiance particulière.
"Nous avons toujours fait des albums en secret [...] Celui-ci est plus en phase avec nos vies" (Jamie Hince)
Plus de vie et plus d'émotions, c'est la vérité de cet album. Pour la première fois, les Kills semblent aborder leurs thèmes récurrents, l'amour, la perte ou l'obsession, de façon plus concrète. Et ce sans perdre une once de ce mystère, cette ambiguîté permanente, qui en font un groupe profondément excitant.
Ash & Ice , The Kills (Domino Records). Album disponible. En concert à Clermont-Ferrand le 14 juin, puis en tournée des festivals (Garorock, Beauregard, Eurockéennes, Vieilles Charrues...)
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